À l’occasion du premier anniversaire de la disparition de Fonikè Menguè (Oumar Sylla) et Mamadou Billo Bah, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) alerte une nouvelle fois sur la situation des deux activistes disparus depuis le 9 juillet 2024. Le mouvement appelle à une mobilisation citoyenne en faveur de leur libération.
Dans une déclaration rendue publique ce 4 juillet 2025, Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC, a dénoncé ce qu’il qualifie de « brutalité d’État » et de « répression institutionnalisée ». Il affirme que la Guinée, sous la gouvernance du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), replonge dans « les heures les plus sombres de son histoire ».
Des accusations graves contre le régime en place
Selon le FNDC, Fonikè Menguè et Billo Bah auraient été enlevés par des éléments des forces spéciales et de la gendarmerie. Depuis leur disparition, aucune communication officielle n’a été faite sur leur sort. Le mouvement dénonce l’absence d’enquête judiciaire, évoquant un « silence complice de l’appareil judiciaire ».
« Ni la famille de Fonikè, ni celle de Billo n’a été auditionnée. Rien. Le silence complice est total », a affirmé M. Diallo, avant d’accuser la justice d’être « aux ordres de la junte ».
D’autres cas de disparitions évoqués
Le FNDC a également cité d’autres cas récents de disparition ou d’arrestation jugés arbitraires. Parmi les noms mentionnés figurent le journaliste Marouane Camara, l’activiste Abdoul Sacko, et l’avocat Maître Mohamed Traoré. Des arrestations qualifiées par le FNDC de ciblées et révélatrices d’un climat de peur généralisée.
Une prison symbolique
Ibrahima Diallo a par ailleurs désigné la prison de Fôtôbâ comme le « nouveau camp Boiro », en référence à l’ancienne prison tristement célèbre du régime de Sékou Touré. Une comparaison lourde de sens qui vise à illustrer, selon le FNDC, le retour de pratiques telles que les tortures, enlèvements, et détentions arbitraires.
Appel à la mobilisation
À quelques jours du 9 juillet 2025, le FNDC appelle les citoyens, les organisations de défense des droits humains et les acteurs politiques à se mobiliser. « Refusons l’oubli et la résignation », a martelé Ibrahima Diallo. Le mouvement invite la population à porter « la voix de la liberté et de la démocratie » en mémoire de Fonikè, de Billo et de « tous ceux qui luttent encore sous le joug de la peur ».
Miroir Guinée