Le procès de l’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory FOFANA, a repris ce lundi 20 janvier 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), où il est accusé de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent pour un montant de 15 milliards de francs guinéens.
En cas de condamnation, il encourt cinq ans de prison, une amende de cinq milliards et la saisie de ses comptes bancaires.Cependant, ce qui devait être un tournant décisif du procès a pris une tournure inattendue : les avocats de la défense ont boycotté l’audience, qualifiant le procès de « parodie de justice ».
Ce coup de théâtre n’a cependant pas dissuadé le parquet, qui continue de s’investir pleinement dans cette procédure.Les avocats de Kassory FOFANA ont adopté une posture de confrontation, avec des déclarations particulièrement virulentes. Me Sidiki BÉRÉTÉ, l’un des défenseurs, a dénoncé un règlement de comptes politique, qualifiant le procès de mascarade orchestrée pour satisfaire les intérêts des putschistes.
Il a insisté sur le fait que les fonds incriminés provenaient du programme MAMRI et ont été gérés de manière régulière, suggérant que d’autres responsables devraient également être impliqués dans l’enquête.« Si on cherche les 15 milliards, il faut les demander aux bonnes personnes », a-t-il lancé avec une pointe d’ironie. Pour la défense, ce procès met en lumière une justice sélective, qui, selon eux, s’acharne sur un homme ayant servi l’État pendant 40 ans.
L’avocat a souligné l’injustice de la détention préventive prolongée de Kassory FOFANA, qui reste en prison depuis trois ans pour des faits qu’il n’aurait même pas directement gérés. Les accusations de mauvaise foi et de traitement inhumain se sont donc multipliées.
La CRIEF, pour sa part, semble résolue à aller jusqu’au bout, malgré le boycott des avocats. Le verdict est attendu dans les jours à venir, et quel qu’il soit, le collectif de défense a déjà annoncé son intention de faire appel. Ce procès, profondément enraciné dans les tensions politiques de la Guinée, ne manquera pas de connaître de nouveaux rebondissements.
En définitive, le procès de Kassory FOFANA semble être bien plus qu’une simple procédure judiciaire. Il s’agit d’un affrontement entre différents camps politiques, avec des enjeux bien au-delà de la simple question des détournements de fonds. Ce procès pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire politique du pays, et tous les regards sont désormais tournés vers la CRIEF.
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