Ce 3 février 2025, à Conakry, Kerfalla Bangoura, leader syndical, a dénoncé avec véhémence les conditions de travail difficiles et les pratiques abusives subies par plus de 2 500 ouvriers de l’entreprise ACC. Face à l’intransigeance de la direction, les travailleurs se mobilisent pour réclamer leurs droits, malgré les menaces et les obstacles.
Kerfalla Bangoura, porte-parole des ouvriers, a décrit sans détour leur situation critique. « Nous sommes plus de 2 500 travailleurs ici. Un syndicat a été mis en place, et j’en suis le représentant. Mais la société ACC refuse de me reconnaître dans ce rôle. Ils affirment ne pas vouloir traiter avec le syndicat, alors que la loi guinéenne prévoit qu’un syndicat doit exister dès lors qu’il y a un grand nombre de travailleurs », explique-t-il. Il poursuit en relatant une rencontre tendue avec le patron d’ACC : « Il m’a convoqué dans son bureau pour me dire que les sociétés de sous-traitance, comme GTI Sarlu, ITRAGEC et ARE, sont proches de lui. Il a insisté sur le fait que nous devons leur obéir et que ceux qui refusent peuvent quitter leur emploi. J’ai répondu que j’avais compris, mais que cela ne respectait pas la loi. Nous devons défendre nos droits. »
La première grève, selon Bangoura, avait pour objectif de réclamer une augmentation des salaires. « Ils réduisent nos salaires de moitié. Par exemple, si un ouvrier est payé 75 000 francs par jour, il ne reçoit que la moitié. Les responsables d’ACC justifient cela en disant que nous sommes déjà bien payés : 150 000 francs pour les ouvriers qualifiés et 100 000 francs pour les manœuvres. Nous avons demandé à nos sociétés de sous-traitance d’augmenter nos salaires, mais elles ont refusé, nous disant de partir si nous n’étions pas satisfaits. »
Face à cette impasse, les travailleurs ont lancé un avis de grève, mais sans réponse favorable. « Après des négociations, nos employeurs ont clairement dit qu’ils ne reconnaissaient aucun droit aux employés. Ils ont même menacé d’appeler les forces de sécurité pour nous arrêter si nous continuions à protester. Nous leur avons dit de le faire, car nous sommes déterminés à défendre nos droits », conclut Bangoura.
La situation des ouvriers de l’entreprise ACC à Conakry illustre les défis auxquels font face les travailleurs guinéens dans leur lutte pour des conditions de travail décentes et le respect de leurs droits. Malgré les menaces et l’intransigeance des employeurs, Kerfalla Bangoura et ses collègues restent déterminés à poursuivre leur combat, espérant un jour voir leurs revendications entendues et appliquées.
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