La 10ᵉ édition de la Zihara Leyminanko s’est achevée ce lundi 24 février 2025 dans le district de Tounny, sous-préfecture de Tountouroun, préfecture de Labé, après cinq jours de retraite spirituelle marqués par des prières, des enseignements et des séances de lecture du Saint Coran. Cet événement, qui rassemble chaque année des fidèles musulmans, des érudits et des autorités religieuses, a une nouvelle fois témoigné de l’attachement du Fouta Djallon à la tradition et à la foi islamique.
Un rassemblement d’érudits et de fidèles
L’inspecteur régional des affaires religieuses de Labé, Elhadj Mamadou Badrou Bah, a exprimé sa satisfaction et celle de l’ensemble des participants :
> « Tous les Foutaniens, tous les sages, tous les fidèles musulmans sont contents de la présence de nos Chaïks, érudits et maisons de culte. La retraite spirituelle « Daaka Leyminanko », en sa 10ᵉ édition, perpétue une tradition ancienne où nos aïeux venaient se recueillir et prier Dieu pour la prospérité de la région. »
Cette rencontre a été l’occasion pour les participants de réciter le Coran, de prier ensemble et de se recentrer sur les enseignements islamiques. Les jeunes talibés, âgés de 7 à 15 ans, ont également pris part à ces moments de spiritualité, notamment à travers la lecture du Wirdou et de la Wazifa.
Selon l’inspecteur régional, l’enseignement religieux des jeunes est un enjeu majeur pour la préservation des valeurs du Fouta Djallon et la lutte contre l’ethnocentrisme. Il a souligné que l’éducation coranique permet de renforcer l’unité et la fraternité au sein des différentes communautés guinéennes.
Une édition marquée par des présences honorifiques
Parmi les invités de marque figurait Cheick Tidiane Barro du Sénégal, qui a fait le déplacement spécialement pour assister à la clôture de l’événement. De nombreuses figures religieuses du Fouta, dont le Khalife du Fouta Djallon, des Chaïks de Dahira, de Zawiya, ainsi que les représentants des érudits de Timbo, ont également honoré la rencontre de leur présence.
Elhadj Mamadou Saidou Diallo, imam de la mosquée de Bambeto, a salué l’organisation et la ferveur spirituelle qui ont caractérisé cet événement :
> « Pendant cinq jours, des hommes se sont réunis en pleine nature pour prier et implorer la grâce divine. Celui qui a eu la chance d’être ici doit être reconnaissant. Cette Zihara est une occasion unique de rencontrer les Khalifes et les érudits du Fouta et de renforcer notre foi. »
L’imam a également insisté sur l’importance de l’obéissance filiale et de la solidarité au sein de la communauté, rappelant que la bénédiction des érudits est une protection divine.
Le soutien des autorités locales
L’événement a également bénéficié du soutien des autorités régionales. Colonel Étienne Tounkara, gouverneur de la région administrative de Labé, a tenu à remercier les organisateurs et les participants :
« Mes remerciements vont à l’inspecteur régional des affaires religieuses, aux Cheicks présents, ainsi qu’à tous les talibés qui ont consacré cinq nuits à la lecture du Coran. Que cette rencontre renforce nos liens et nous guide vers un avenir harmonieux. »
Le gouverneur a annoncé, au nom du gouvernement, la construction d’un forage à Leyminanko, un geste symbolique visant à pérenniser cet événement et améliorer les conditions de vie des habitants. Il a également invité les fidèles à prier pour la Guinée et pour le chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, afin qu’il gouverne avec justice et sagesse.
Une prière pour la paix et le développement
Au terme de cette 10ᵉ édition, les érudits ont formulé des prières pour la paix et la prospérité en Guinée, notamment pour la réalisation des infrastructures routières au Fouta Djallon. Cette retraite spirituelle demeure un moment privilégié de communion et de transmission des valeurs islamiques, ancrant davantage le Fouta dans son héritage spirituel et culturel.
Mangoya Camara pour miroirguinee.com