L’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, a été reconnu coupable de détournement de deniers publics, l’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Selon Aly Touré, procureur spécial de cette juridiction, la condamnation de l’ex-chef du gouvernement repose sur des preuves accablantes et sur une justice équitable.
Des signatures qui scellent le destin
« La main droite de l’ex-Premier ministre a signé plusieurs documents officiels et donné son autorisation pour d’énormes virements bancaires », a déclaré Aly Touré. Pour le procureur, ces éléments de preuve sont irréfutables et démontrent clairement l’implication de Kassory Fofana dans les actes de corruption qui lui sont reprochés.
Selon la CRIEF, les décisions financières prises sous son autorité ont contribué au détournement de sommes colossales, destinées au développement du pays. Chaque document signé et chaque transfert validé ont participé à la consolidation d’un système opaque, au détriment de l’intérêt général.
Un verdict accueilli comme une victoire pour la justice
« Pour nous, c’est un motif de satisfaction, car il a été reconnu coupable de toutes les infractions pour lesquelles nous l’avons poursuivi. La décision de la chambre de jugement est bien fondée », a insisté le procureur spécial.
Cette affaire, emblématique de la lutte contre la corruption en Guinée, met en lumière la gestion controversée des deniers publics par des hauts responsables de l’État. L’objectif affiché des autorités judiciaires est désormais clair : envoyer un signal fort à tous ceux qui profitent de leurs fonctions pour s’enrichir illicitement.
La corruption, un frein au développement du pays
La Guinée, riche en ressources naturelles, reste paradoxalement marquée par une pauvreté extrême touchant une grande partie de sa population. Ce paradoxe s’explique en grande partie par l’ampleur des détournements de fonds et la mauvaise gouvernance.
Les milliards qui auraient pu servir à construire des infrastructures, améliorer l’éducation ou moderniser le système de santé ont souvent pris des chemins détournés, alimentant des fortunes personnelles au détriment du bien-être collectif. La condamnation d’Ibrahima Kassory Fofana apparaît ainsi comme une étape décisive dans la volonté des autorités judiciaires de mettre un terme à cette impunité, même si ses avocats remettent en cause la décision, indiquant que d’autres démarches judiciaires sont prévues pour la liberté de leur client.
Reste à savoir si cette décision marquera réellement un tournant ou si elle ne sera qu’un épisode isolé dans une lutte encore loin d’être gagnée.
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