Le mois de Ramadan, période de jeûne et de dévotion pour les musulmans, est aussi un moment privilégié de partage et de générosité. En Guinée, la tradition du “Sounakati” – ou panier du Ramadan – s’est ancrée dans les habitudes, témoignant de la solidarité et du soutien entre proches et voisins.
L’Origine du Sounakati : Une Tradition Inspirée par la Religion
L’acte d’offrir de la nourriture pendant le Ramadan trouve son fondement dans un hadith du Prophète Mohammed (PSL), qui enseigne que quiconque aide un jeûneur à rompre son jeûne en recevra la même récompense que ce dernier. Cette recommandation religieuse a donné naissance à la coutume du Sounakati, où les familles préparent et offrent des paniers garnis de denrées alimentaires à leurs proches, amis ou personnes dans le besoin.
L’imam Mohamed Ramadane Bah explique :
“L’offrande du panier du Ramadan vient d’un hadith du prophète. Celui qui donne quelque chose pour la rupture à un musulman aura les mêmes récompenses et les mêmes bénéfices.”
Ainsi, le Sounakati est perçu non seulement comme un acte de charité, mais aussi comme un moyen d’accumuler des récompenses spirituelles.
Un Geste de Partage aux Multiples Bienfaits
Le Sounakati se compose généralement de riz, de sucre, de lait, de dattes, d’huile et parfois de condiments essentiels à la préparation du repas de rupture du jeûne. Il est souvent offert aux membres de la famille élargie, aux voisins, aux personnes démunies ou aux travailleurs qui n’ont pas toujours la possibilité de préparer leur propre repas.
Au-delà de son aspect religieux, cette pratique renforce les liens sociaux et symbolise l’entraide au sein de la communauté. Dans de nombreuses familles guinéennes, recevoir un panier du Ramadan est un véritable soulagement, notamment pour ceux dont les moyens sont limités.
Le Sounakati et les Relations Hors Mariage : Une Pratique Contestée
Si offrir un panier du Ramadan est encouragé dans l’islam, certaines pratiques qui en découlent sont sujettes à controverse. En effet, il arrive que des hommes et des femmes s’échangent des Sounakati dans le cadre de relations amoureuses hors mariage. Une pratique que l’islam condamne fermement, comme l’explique l’imam Mohamed Ramadane Bah :
> “Offrir le panier du Ramadan à son amant ou à sa maîtresse est un acte interdit en Islam. Les relations extra-conjugales sont prohibées, et Allah n’accepte pas le jeûne de ceux qui persistent dans ces actes.”
L’imam rappelle que l’islam prône la pureté des intentions et le respect des règles divines. Selon lui, ceux qui s’adonnent à cette pratique devraient d’abord se repentir et demander pardon à Dieu avant de jeûner.
> “Ceux qui font ces pratiques-là doivent se repentir d’abord avant de jeûner. Il est bien de demander pardon à Allah et de ne plus s’approcher de ces actes.’’
Un Appel à la Pureté et à la Solidarité Sincère
Le Ramadan est avant tout un mois de purification et de rapprochement spirituel. Loin des pratiques contestables, le Sounakati doit rester un symbole de générosité désintéressée et de soutien mutuel. Les imams et leaders religieux exhortent donc les fidèles à préserver la sincérité de ce geste et à en faire un véritable acte d’adoration.
En Guinée, cette tradition du Sounakati continue d’être un pilier du vivre-ensemble durant le Ramadan. Plus qu’un simple don alimentaire, il incarne l’esprit de fraternité et de compassion qui caractérise ce mois sacré.
Miroirguinee.com