Conakry, le 17 mars 2025 – Alors que le mois de ramadan entre dans sa dernière décade, une controverse anime les réseaux sociaux en Guinée. Des rumeurs persistantes font état d’une interdiction supposée de l’usage des haut-parleurs dans les mosquées durant les veillées de prière nocturne (Qiyam-Layl). Selon ces spéculations, les autorités auraient prévu d’envoyer des inspecteurs pour s’assurer du respect de cette mesure.
Face à la montée des interrogations, le chef de cabinet du Secrétariat général des Affaires religieuses, Dr Édouard Sagno, a tenu à clarifier la situation. « Il n’y a pas d’acte interdisant l’utilisation des haut-parleurs pendant les prières nocturnes des dix derniers jours de ramadan. Je n’ai signé aucun communiqué en ce sens », a-t-il affirmé ce lundi 17 mars 2025.
Un équilibre entre tradition et nuisance sonore
La dernière décade du ramadan est un moment de forte ferveur religieuse, marqué par des prières intenses et prolongées. Le Qiyam-Layl, prière nocturne surérogatoire, est largement pratiqué dans les mosquées, parfois amplifié par des haut-parleurs extérieurs. Cependant, cette pratique suscite des débats, notamment sur son impact sonore dans les quartiers résidentiels.
Si aucune interdiction formelle n’a été prise, les autorités religieuses encouragent les imams et les responsables de mosquées à modérer l’usage des haut-parleurs extérieurs. « Ce que nous recommandons depuis plusieurs années, c’est d’activer les haut-parleurs à l’intérieur des mosquées après l’appel à la prière. Cette pratique est d’ailleurs appliquée en Arabie Saoudite », a précisé Dr Sagno.
Une controverse récurrente
La question de la pollution sonore liée aux appels à la prière et aux prêches religieux revient régulièrement dans le débat public. Si certains fidèles considèrent ces sonorisations comme essentielles à la pratique de leur foi, d’autres estiment qu’une régulation est nécessaire pour éviter des nuisances excessives, notamment pour les personnes âgées, les malades et ceux qui ne participent pas aux prières nocturnes.
Pour l’instant, aucune directive officielle n’a été publiée pour restreindre l’usage des haut-parleurs durant le ramadan. Toutefois, les débats autour de cette question reflètent une préoccupation plus large sur la gestion du son dans l’espace public, entre respect des pratiques religieuses et nécessité de préserver la quiétude des citoyens.
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