À Mamou, lors de la fin du dernier événement du CNRD tenu hier 26 avril, perturbé par la présence d’abeilles, nous avons été témoins d’une réalité bien différente de celle relayée par certains médias et citoyens. Envoyé spécial de la rédaction de miroirguinee.com et témoin oculaire de l’incident, je n’ai vu aucune personne blessée par des piqûres d’abeilles. Sous l’effet de la panique, une jeune fille est tombée, entraînant d’autres évanouissements. La réaction de la Croix-Rouge et des services de sécurité a été rapide. Les victimes ont été immédiatement admises à l’hôpital de Mamou et le périmètre sécurisé. À notre départ, aux environs de 19 heures, les jeunes avaient déjà commencé à réoccuper les lieux, preuve que la situation était maîtrisée. C’est à ce niveau que le journaliste devrait s’arrêter et attendre la réaction des autorités pour la suite de la tournure. À défaut il (Journaliste) prouve des images authentiques montrant ainsi les piqûres d’abeille ou blessures. Car le simple fait de voir une personne évacuée vers l’hôpital n’est pas forcément une preuve de blessure.
Et pourtant, quelle surprise d’entendre, quelques minutes plus tard, des récits alarmistes circuler sur les réseaux sociaux et dans certains grands médias : des blessés imaginaires, des attaques amplifiées… Il ne s’agissait pourtant que d’effets de panique, provoqués par le simple bourdonnement des abeilles, sans conséquences graves.
Face à cette situation, une inquiétude profonde m’envahit. La vérification de l’information, socle fondamental de notre métier de journaliste, est aujourd’hui banalisée, voire négligée dans notre pays. Trop souvent, la course à l’instantanéité prime sur l’exactitude. Trop souvent, l’obsession des « vues » et du « buzz » l’emporte sur la responsabilité d’informer avec justesse.
Ce jour-là, alors que la majorité des médias avait quitté précipitamment les lieux après les allocutions officielles, seuls trois organes — miroirguinee.com, investigatorguinee.com et allureinfo.net — sont restés sur le terrain, recueillant patiemment les témoignages et observant la réalité : les abeilles s’étaient posées, sans provoquer le drame que d’autres ont inventé.
Cette expérience est révélatrice d’un mal plus profond : la rumeur tue la confiance, alimente la peur et sape la crédibilité des journalistes. Chaque information non vérifiée, chaque exagération sensationnaliste nuit non seulement à notre image, mais aussi à la vie de nos concitoyens, qui méritent de recevoir des faits, et non des fictions.
Oui, l’information doit être rapide. Mais non, elle ne doit pas être mensongère. Informer, ce n’est pas propager des paniques injustifiées. Informer, c’est rechercher, croiser, vérifier, témoigner avec rigueur. Nous avons un devoir : celui de respecter la vérité, de la défendre contre les rumeurs et les manipulations.
Journalistes, soyons conscients de notre impact. Ne courons pas derrière les clics au détriment de la réalité. Soyons dignes de la confiance que les citoyens placent en nous. La véritable urgence, ce n’est pas d’être les premiers à publier, mais d’être les premiers à dire juste.
La rumeur est un poison. La vérité est un devoir. Ensemble, choisissons la vérité.
Barry 3 journaliste de miroirguinee.com
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