Conakry, 22 mai 2025 – Le Forum sur l’avenir de la presse en Guinée, qui s’est clôturé le 21 mai 2025, restera gravé dans les annales comme un tournant décisif pour le paysage médiatique national. Au-delà des débats et réflexions, c’est un message fort, teinté de fermeté et d’engagement, que le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, a adressé aux professionnels des médias et au grand public.
Dans une déclaration sans équivoque, le président de la HAC a annoncé qu’à compter du 1er juillet 2025, seule la carte de presse délivrée par la HAC permettra d’exercer légalement le métier de journaliste en Guinée. Cette carte, gratuite, deviendra le sésame incontournable pour accéder aux événements officiels et être reconnu comme professionnel de la presse.
Une réponse à la prolifération des « faux journalistes »
Cette mesure vise à mettre un terme à un phénomène préoccupant : la multiplication de personnes se réclamant journalistes sans en avoir ni la formation, ni l’éthique, ni la reconnaissance professionnelle. Boubacar Yacine Diallo a été catégorique :
« Ce qu’ils font n’est pas du journalisme», a-t-il lancé, dénonçant avec fermeté ces pratiques qui ternissent l’image de la profession.
Selon lui, cette régulation est plus que jamais nécessaire pour restaurer la crédibilité du secteur et protéger les véritables acteurs de l’information. La HAC entend ainsi assainir le milieu, en écartant ceux qu’elle qualifie de « faux professionnels », souvent accusés d’usurper le titre de journaliste à des fins personnelles ou commerciales.
Une réforme saluée mais qui soulève des interrogations
La décision de la HAC a été diversement accueillie au sein de la corporation. Si nombre de journalistes saluent une mesure qui pourrait revaloriser leur métier, certains s’interrogent sur les modalités d’obtention de cette carte : quels critères ? Quelle procédure ? Quelle place pour les journalistes indépendants ou non affiliés à un organe reconnu ?
La HAC a promis de communiquer dans les prochains jours sur les conditions d’attribution de cette carte. Mais une chose est sûre : le secteur de la presse guinéenne s’apprête à vivre une refonte en profondeur, avec des règles plus strictes, censées garantir professionnalisme, responsabilité et éthique.
Un appel à la responsabilité collective
En filigrane de son discours, Boubacar Yacine Diallo a également lancé un appel aux médias, aux associations de presse et aux écoles de journalisme, pour qu’ils jouent leur rôle dans l’encadrement, la formation et la moralisation du secteur.
Le Forum sur l’avenir de la presse se referme donc sur un acte fort, qui, s’il est appliqué avec rigueur et transparence, pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour le journalisme guinéen — plus structuré, plus crédible, et plus respecté.
Miroir Guinée