Conakry, 29 mai 2025 – La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) entame ce jeudi la liquidation d’une partie des biens de l’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, dans le cadre de l’exécution du jugement prononcé en première instance.
Condamné pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et autres infractions économiques, Dr Diané a vu la justice ordonner la saisie et la vente du quart de son patrimoine, afin de rembourser les montants pour lesquels il a été reconnu coupable. Cette opération, attendue de longue date, marque une nouvelle étape dans le processus judiciaire visant à récupérer les fonds publics détournés.
Des biens de grande valeur ciblés
Parmi les actifs concernés par cette première phase de liquidation figurent plusieurs biens immobiliers de haut standing répartis entre Conakry et l’intérieur du pays. Il s’agit notamment de :
Un immeuble de huit étages (R+8) situé au cœur d’Almamya, dans la commune de Kaloum ;
Un bâtiment de dix niveaux (R+10), érigé à Sandervalia, sur la 2ᵉ avenue de Kaloum ;
Un immeuble R+8 dans le secteur T6 de Yattaya, commune de Ratoma ;
Un complexe scolaire moderne de cinq niveaux (R+5) implanté à Missira, dans la région de Kankan ;
Une importante unité agro-industrielle à Kankan, comprenant deux hangars, une vaste cour et une plantation d’anacardiers.
Des contestations en parallèle
Cette opération de liquidation ne se fait toutefois pas sans contestation. Plusieurs personnes physiques et morales ont fait valoir des revendications sur certains des biens saisis, affirmant en détenir la propriété légitime. Ces alertes, bien que portées à la connaissance des autorités judiciaires, n’ont pas jusqu’ici entraîné un report de la vente.
Les observateurs estiment que cette liquidation est un test majeur pour la CRIEF, qui cherche à imposer son autorité dans la lutte contre la corruption et à restaurer la confiance dans l’appareil judiciaire. Le cas de Dr Diané reste emblématique des poursuites engagées contre les anciens dignitaires du régime déchu, accusés de graves dérives dans la gestion des ressources publiques.
Une affaire suivie de près
La vente des biens de l’ancien ministre devrait attirer l’attention de nombreux investisseurs et acteurs économiques, tant à cause de la qualité des actifs concernés que du contexte hautement symbolique dans lequel elle intervient. Les autorités judiciaires assurent que la procédure se fera dans le strict respect des règles, tout en restant ouvertes aux recours légitimes concernant les biens litigieux.
Ce développement marque un tournant dans l’application effective des décisions de justice en Guinée, alors que le pays continue sa croisade contre la corruption endémique qui mine ses institutions.
Miroir Guinée