Conakry, 2 juillet 2025 — La future Constitution guinéenne introduit plusieurs innovations majeures dans le processus électoral, notamment en ce qui concerne les conditions de participation à l’élection présidentielle. Parmi les dispositions phares figure l’obligation pour tout candidat de rester en Guinée, du dépôt de sa candidature jusqu’à la proclamation des résultats définitifs.
Selon l’article 48 de la nouvelle loi fondamentale, « tout candidat à l’élection présidentielle est tenu d’être présent sur le territoire national depuis le dépôt de sa candidature jusqu’à la proclamation des résultats définitifs, sauf cas de force majeure dûment constaté par la Cour constitutionnelle ». Cette mesure vise à garantir la transparence du processus et l’engagement réel des prétendants au pouvoir suprême.
Par ailleurs, l’article 45 fixe plusieurs critères d’éligibilité. Le candidat doit être exclusivement de nationalité guinéenne, âgé de 40 à 80 ans, avoir sa résidence principale en Guinée et jouir de ses droits civils et politiques. Il est aussi tenu de fournir un certificat médical de bonne santé physique et mentale, délivré par un collège de médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle, ainsi qu’une déclaration écrite sur l’honneur de ses biens.
Concernant le calendrier électoral, l’article 46 stipule que l’élection présidentielle doit se tenir entre 90 et 120 jours avant l’expiration du mandat du président en fonction. La date du scrutin sera fixée par décret présidentiel, après avis de l’organe technique indépendant chargé des élections. Les candidatures doivent être déposées au greffe de la Cour constitutionnelle au plus tard 55 jours avant le scrutin. Celle-ci publiera la liste définitive des candidats 45 jours avant le vote, après examen médical des postulants.
Cette disposition sur la présence obligatoire en Guinée intervient alors que plusieurs figures politiques majeures résident à l’étranger et se disent visées par des procédures judiciaires, notamment devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). La nouvelle Constitution pourrait ainsi redessiner les contours de la compétition électorale en limitant l’accès à ceux physiquement présents sur le territoire national.
Miroir Guinée