Dakar, 1er juillet 2025 – Dans une tribune publiée ce lundi, le juriste guinéen et acteur de la société civile, Alpha Bayo, a salué la nouvelle constitution soumise à référendum, qu’il qualifie de « l’une des meilleures, sinon la meilleure dans l’histoire politique de la Guinée ». Selon lui, ce texte marque un tournant décisif tant sur le fond que sur la forme.
M. Bayo souligne que le processus d’élaboration de la nouvelle loi fondamentale a respecté les normes internationales en matière de participation citoyenne, à travers des consultations populaires, des débats d’orientation constitutionnelle, l’implication d’experts, et la vulgarisation du projet dans les différentes régions du pays. Il se félicite de la légitimité démocratique conférée au texte, grâce à l’implication des citoyens, des acteurs politiques, de la société civile et des institutions de la transition.
Parmi les innovations majeures relevées, figurent notamment la reconnaissance du rôle des organisations de la société civile, la promotion de la parité avec un objectif d’au moins 30% de femmes, le droit à la pétition pour tous, la gratuité et l’obligation de la scolarité pour les enfants de moins de 17 ans, ainsi que l’instauration d’une couverture santé universelle. La nouvelle constitution prévoit également la participation des Guinéens de l’étranger, la création d’un Sénat représentatif des collectivités, un mandat présidentiel de 7 ans renouvelable une seule fois, et la reconnaissance des candidatures indépendantes.
Le texte introduit aussi des mesures inédites : les anciens chefs d’État bénéficieront d’un statut particulier, une Commission nationale pour le développement sera créée, et le processus de révision constitutionnelle est strictement encadré. Aucune modification ne pourra intervenir avant un délai de 30 ans après promulgation, et toute tentative d’atteinte aux principes fondamentaux sera assimilée à de la haute trahison.
Alpha Bayo exprime toutefois quelques regrets. Il aurait souhaité que la constitution rende obligatoires les débats publics entre candidats aux élections, abaisse l’âge minimum de candidature à la présidence de 40 à 35 ans, et harmonise les durées des mandats électifs.
Il conclut que cette constitution, « ambitieuse et adaptée aux réalités guinéennes », pourrait devenir une référence en Afrique francophone, à condition d’être appliquée avec rigueur, dans le respect des institutions, par une justice indépendante et sous la vigilance des citoyens.
Miroir Guinée