Comme chaque fin d’année, les autorités administratives et les responsables des différents services déconcentrés de Kindia présentent leur bilan. C’est au tour du lieutenant-colonel Djiba Doukouré, commandant de la Protection Civile de la région, de dresser un bilan mitigé pour 2024 rapporte le correspondant régional de miroirguinee.com .
Selon lui, bien que plusieurs interventions aient été réalisées, la situation reste préoccupante.
«En 2024, la Protection Civile a mené plusieurs actions, dont : 30 interventions pour secourir des victimes, 48 pour lutter contre les incendies et les feux de brousse, 38 pour le transport de corps et de blessés, 27 interventions pour couvrir des événements signalés, et 5 pour des sauvetages en profondeur et en hauteur. Cependant, le lieutenant-colonel Doukouré a précisé que la capacité opérationnelle du service ne dépasse pas 65 %, en raison de véhicules obsolètes.»
Il souligne : « Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens dont nous disposons, car notre mission est de sauver des vies et de venir en aide à la population en cas de catastrophes naturelles. »Outre ces interventions, la Protection Civile de Kindia fait face à de lourdes difficultés qui freinent son efficacité. Le manque de matériel, en particulier de véhicules, est un problème majeur. Selon le commandant, la ville de Kindia devrait disposer de 3 à 4 véhicules, car l’agglomération continue de s’étendre. « Avec plus de matériel, nous pourrions déployer des postes avancés dans des zones stratégiques, ce qui améliorerait l’efficacité de nos interventions. »
Il suggère également la création de centres de secours dans les différentes préfectures et la formation d’unités supplémentaires pour mieux gérer les feux de brousse, les inondations et les sauvetages en milieu difficile.Le problème du personnel insuffisant constitue un autre frein. Alors qu’un centre régional de secours devrait compter environ 120 personnes, le service de Kindia ne dispose que de 27 opérateurs effectifs, alors que 45 sont théoriquement disponibles. « Cela rend nos interventions moins réactives et moins efficaces », a-t-il ajouté.
Le lieutenant-colonel a également abordé les problèmes d’accès à certaines zones et les retards dans les alertes. « La population doit comprendre que l’intervention d’un camion de secours nécessite de l’eau, et que des distances importantes peuvent ralentir notre déploiement. Le retard dans les alertes complique souvent nos interventions, surtout en cas d’incendie où, souvent, on nous appelle après que les dégâts soient déjà considérables. »
Il a également insisté sur l’importance d’informer immédiatement la Protection Civile en cas de danger, en appelant directement le numéro d’urgence, le 18.
Enfin, il a noté que 2024 a connu moins d’interventions qu’en 2023, notamment en matière d’extension des bâtiments. En 2023, 68 interventions avaient eu lieu dans ce domaine, contre 46 en 2024.
Mangoya Camara pour miroirguinee.com.