Selon Damou Camara, procureur de la République près le tribunal de première instance (TPI) de Kindia, un total de 611 dossiers ont été enregistrés dans le registre pénal en 2024. Cela représente une augmentation par rapport à 2023, où 514 affaires avaient été traitées. Ces 611 dossiers incluent des affaires criminelles, correctionnelles et des mineurs, rapporte miroirguinee.com à travers un de ses reporters basé dans la région.
Concernant les affaires criminelles, bien que la procédure soit longue et complexe, 13 dossiers criminels ont pu être jugés sur 52 initialement enregistrés, grâce à la collaboration avec les avocats. En revanche, les autres affaires étaient principalement correctionnelles. Pour les mineurs, 65 dossiers ont été traités en 2024, et 9 mineurs sont actuellement incarcérés à la maison centrale de Kindia, dont 3 ont déjà été condamnés.
Le procureur a également souligné une autre avancée importante : l’incinération de près de deux tonnes de drogues saisies, comprenant des substances telles que le Kush, le tramadol et le chanvre indien. Cela s’inscrit dans une lutte accrue contre les drogues, avec des saisies effectuées dans les quartiers et le long des frontières.
Damou Camara a expliqué que l’augmentation du nombre de dossiers traités est le résultat d’une meilleure collaboration entre le parquet et la police judiciaire, ce qui a permis d’informer davantage le parquet cette année par rapport à 2023.
Cette évolution n’indique pas nécessairement une hausse de la criminalité, mais plutôt un meilleur suivi des affaires.2024 a également été marquée par des peines de prison sévères, notamment des peines de perpétuité et de 30 ans, prononcées contre des groupes criminels ayant commis des meurtres et des attaques armées. Certaines peines ont atteint jusqu’à 10 ans pour des actes comme l’attentat à la pudeur.
Le TPI de Kindia a donc enregistré des décisions judiciaires significatives, avec des sanctions lourdes pour les auteurs de crimes graves.Cependant, malgré ces réussites, le TPI de Kindia fait face à d’importantes difficultés, notamment le manque de personnel et d’infrastructures adaptées. Actuellement, le parquet ne compte que deux personnes pour gérer l’ensemble des affaires, une situation difficile compte tenu de la charge de travail. De plus, il n’y a qu’un seul juge d’instruction fonctionnel à Kindia, ce qui complique le respect des délais de détention.
Le procureur a aussi évoqué des problèmes logistiques pour les audiences foraines, malgré les efforts du ministère de la Justice pour améliorer l’accès à la justice.Quant à la situation carcérale, la maison centrale de Kindia a connu une réduction significative de sa population, passant de plus de 700 détenus à 500, suite à des libérations et un désengorgement des prisons.
Le ministre de la Justice a d’ailleurs ordonné une réévaluation des détenus incarcérés depuis plus de trois ans sans jugement.
En 2025, le procureur Damou Camara se montre optimiste et prévoit un renforcement des capacités du TPI de Kindia, avec l’ajout de magistrats et de greffiers, afin de mieux répondre à la demande croissante en matière pénale.
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