Conakry, le 12 avril 2025 – L’affaire Salimatou Diallo, une jeune fille en situation d’accueil familial à Concasseur, a récemment suscité une vive inquiétude auprès de ses proches, avant de connaître un dénouement heureux. Retour sur les faits.
C’est au début du mois d’avril que Salimatou Diallo, hébergée par son oncle et sa tante à Concasseur, disparaît subitement. La jeune fille avait, selon les témoignages recueillis, été ramenée quelques jours plus tôt de Sanoyah par sa tante Hawa Diallo, venue dans un premier temps pour une médiation conjugale avec son époux, Aliou Samba Diallo, chauffeur de taxi sur l’axe Kagbelen–Kaloum.
Profitant de son séjour, Hawa Diallo aurait incité sa nièce à quitter discrètement le domicile de ses tuteurs pour venir vivre avec elle. Salimatou aurait ainsi été emmenée à Sanoyah, avant d’être reconduite à Conakry sous prétexte de rejoindre un atelier de couture situé à Hamdallaye Pharmacie, dirigé par l’épouse de son tuteur.
Mais contre toute attente, la jeune fille descendait du taxi à Koloma marché et s’engageait seule à travers les concessions du quartier, offrant ses services pour laver des vêtements contre rémunération. En fin de journée, elle aurait accumulé la somme de 70 000 francs guinéens.
C’est alors qu’un certain Monsieur Diop, originaire lui aussi de Tougué, l’interpelle et engage la conversation. Salimatou lui confie être exploitée dans sa famille d’accueil, ne pas manger à sa faim, ni fréquenter l’école ou un centre de formation. Des propos qui ont suscité le doute chez son interlocuteur, notamment en raison de l’accoutrement soigné de la jeune fille.
Alors qu’elle fuyait un inconnu dans les rues de Koloma, Salimatou perd son foulard ainsi que l’argent gagné. Monsieur Diop décide alors de la remettre à la Brigade de Gendarmerie de Bambéto. Pendant ce temps, ses proches multiplient les démarches, distribuant des avis de disparition auprès des commissariats et alertant la presse en ligne.
C’est grâce à un appel anonyme reçu au bureau de son tuteur que sa localisation est confirmée. Une délégation familiale se rend à la brigade, où le Commandant oriente le cas vers le Service central de protection des personnes vulnérables. C’est là que Salimatou est finalement remise à sa tante.
À son retour au domicile familial, une découverte troublante est faite : 1 150 000 francs guinéens sont retrouvés dans ses effets personnels. Confrontée à cette trouvaille, la jeune fille reconnaît avoir progressivement dérobé la somme dans l’armoire de son oncle, dans l’intention de l’envoyer à sa mère restée au village.
Après cet épisode, il a été décidé de la reconduire chez une tante pour la nuit, avant son retour définitif à Tougué le lendemain. Sa famille confirme aujourd’hui qu’elle est rentrée saine et sauve.
Cette affaire soulève une fois de plus la complexité des prises en charge familiales, la vulnérabilité de certaines jeunes filles, ainsi que les limites de la médiation informelle dans les conflits intrafamiliaux.
Barry 3 pour miroirguinee.com