Lors d’une rencontre avec des cadres et militants de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à Dakar, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a réaffirmé son attachement au respect de la parole donnée. Il a saisi l’occasion pour interpeller le président de la transition, Mamadi Doumbouya, sur ses engagements pris au lendemain du coup d’État du 5 septembre 2021, notamment la promesse de ne pas se présenter à l’élection présidentielle à venir.
Respect des engagements et inquiétudes politiques
Dans son discours, le leader de l’UFDG s’est dit préoccupé par la situation politique et les droits humains en Guinée. Il a dénoncé la fermeture des médias critiques, les disparitions forcées et l’absence de justice pour les manifestants tués lors des récentes protestations.
> « On a fermé les radios critiques en mettant en cause la liberté d’expression. Nous voulons que ceux qui sont victimes des disparitions forcées soient libérés et que la presse soit libre, parce que c’est dans la Charte de la transition que la junte a élaborée, toutes ces libertés des droits humains étaient correctement protégées dans le texte. Mais dans la pratique, les droits ne sont pas respectés », a-t-il regretté.
Il a également fustigé la répression des opposants politiques, rappelant que la transition était censée mettre fin aux pratiques d’instrumentalisation de la justice et de harcèlement des acteurs politiques.
Une mise en garde à Mamadi Doumbouya
Cellou Dalein Diallo a tenu à rappeler au chef de la transition l’importance d’honorer ses engagements, notamment son serment de ne pas briguer la magistrature suprême.
> « Nous sommes pour le respect de la parole donnée et du serment. Lorsque librement, vous jurez devant la Cour suprême, devant l’opinion nationale et internationale, que vous ne serez pas candidat, il faut vous efforcer de respecter votre parole », a-t-il martelé.
Il a dénoncé une campagne de diffamation orchestrée contre son parti, estimant que l’UFDG était ciblé parce qu’il s’oppose à une transition biaisée.
> « Nous avons été les premiers à soutenir le coup d’État, parce que le discours prononcé à cette occasion promettait la fin des violations des droits et libertés. Mais aujourd’hui, nous sommes face à un régime d’exception qui crée une juridiction d’exception pour harceler les leaders politiques », a-t-il ajouté.
Un appel à des élections inclusives
L’opposant a plaidé pour l’organisation d’élections libres et inclusives, permettant aux Guinéens de choisir leurs dirigeants en toute transparence. Il a critiqué l’idée selon laquelle certains acteurs politiques pourraient être écartés du processus électoral.
> « Au Sénégal, ici, tout le temps, il y a des problèmes, mais c’est le peuple qui choisit. Nous voulons que le peuple choisisse aussi en Guinée. Chacun défend son programme, mène sa campagne. Le peuple choisit », a-t-il insisté.
Face aux rumeurs sur une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya, Cellou Dalein Diallo a mis en garde contre les conséquences d’un reniement de la parole donnée.
> « Il a prêté serment et juré devant tout le monde qu’il ne sera pas candidat. Il faut qu’il respecte sa parole. Si on ne respecte pas la parole donnée aujourd’hui, c’est lorsqu’on sera élu qu’on va la respecter ? », s’est-il interrogé.
En réitérant son appel au respect des engagements pris, l’ex-Premier ministre entend maintenir la pression sur les autorités de la transition afin que la Guinée puisse amorcer un retour à l’ordre constitutionnel dans la sérénité et l’inclusivité.
Miroir Guinée