CONAKRY – Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a exprimé, ce week-end, sa profonde préoccupation face à ce qu’il considère comme une série d’« actes d’hostilité » de la part des autorités de la transition, dirigées par le général Mamadi Doumbouya.
Lors de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti, l’ancien Premier ministre a accusé le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) d’avoir engagé une campagne d’exclusion politique visant l’UFDG et ses alliés. Il est notamment revenu sur la répartition des 15 sièges alloués à la classe politique au sein du Conseil national de la transition (CNT).
Selon lui, un accord avait été trouvé sous la présidence d’Ousmane Doré pour que l’UFDG et sa coalition ANAD bénéficient de quatre sièges, compte tenu de leur poids politique. Mais une fois les listes soumises, seuls un siège aurait été maintenu pour l’ANAD, les trois autres ayant été redistribués à d’autres formations. « Le RPG, qui avait aussi quatre sièges, n’en a perdu qu’un. Mais nous, on a enlevé trois, on a maintenu un », a-t-il déclaré.
Cellou Dalein Diallo a également évoqué d’autres faits qu’il perçoit comme discriminatoires à son encontre. Il a notamment dénoncé son expropriation de résidence, des poursuites liées au dossier de la vente d’Air Guinée, et surtout une tentative de l’écarter du processus électoral. « Ils ont donné des instructions pour qu’on ne me recense pas dans le fichier électoral. Pourtant, je suis en possession de tous les documents prouvant ma nationalité guinéenne », a-t-il affirmé, citant son acte de naissance biométrique, sa carte d’identité et son passeport en cours de validité.
Le président de l’UFDG déplore par ailleurs le refus répété du président de la transition de lui accorder une audience. « Il a reçu pratiquement tous les leaders politiques et acteurs de la société civile, sauf moi. Je ne sais pas pourquoi », a-t-il regretté.
Rappelant que son parti avait salué la prise du pouvoir par le CNRD en septembre 2021, dans ce qu’il qualifie de « sursaut patriotique », Cellou Dalein Diallo estime que l’UFDG est aujourd’hui la cible d’un acharnement. Il cite notamment les violences meurtrières ayant touché l’Axe Hamdallaye–Kagbelen, où il affirme que 66 jeunes ont été tués dans l’impunité.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre les forces politiques d’opposition et les autorités de la transition.
Barry 3 pour Miroir Guinée