Lundi après-midi, la salle d’audience a été secouée par une scène de tensions inattendues alors que se clôturaient les débats dans l’affaire opposant la société Bankina Pêche à quatre anciens ministres, accusés de « faux et usage de faux en écriture publique » et d’« abus de confiance ». Le drame s’est joué lors du dernier mot de Dr. Ousmane Kaba, leader du PADES, qui s’en est pris vivement au président de la Cour.
Tout semblait se dérouler dans un calme relatif au début de la séance, le parquet ayant même requis la relaxe pour le prévenu. Mais c’est au moment où Dr. Kaba a pris la parole pour son dernier mot que les choses ont pris une tournure inattendue. Après un long exposé sur les « failles » qu’il aurait relevées dans la procédure judiciaire, le prévenu a commencé à émettre des critiques acerbes à l’encontre des magistrats, les accusant de manquer d’indépendance et de respect envers les institutions.
Alors qu’il poursuivait son intervention, le juge audiencier l’a interrompu, lui demandant de conclure. Une remarque qui a provoqué une réaction immédiate de la part de Dr. Ousmane Kaba. Irrité par l’injonction, il a violemment répliqué au président de la Cour : « Ne criez pas sur moi! Ce n‘est pas parce que vous êtes Président, qu’est-ce que ça veut dire ? Tu as l’âge de mon fils, arrête ! », a-t-il lancé sur un ton qui n’a pas manqué de choquer l’assistance.
Cette réaction a rapidement entraîné une réaction ferme du juge, qui a ordonné au procureur d’engager une procédure pour outrage. « Vous ne vous adressez pas à vos enfants ici », a rétorqué le magistrat, visiblement agacé par le ton de Dr. Kaba. Il a ensuite insisté sur le manque de respect flagrant du prévenu à l’égard de l’institution judiciaire : « Monsieur le Procureur, je vous demande d’initier une procédure contre lui pour outrage. On a beaucoup accepté. Il ne s’adresse pas à ses enfants. Vous parlez de respect des institutions, mais vous ne respectez pas comme ça la Cour… »
Le président de la Cour n’a pas mâché ses mots, soulignant que la situation avait atteint des limites insupportables. « Trop, c’est trop. Nous avons toléré cela en raison de votre âge et de ce que vous avez représenté, mais il y a des limites à tout », a martelé le juge.
Cet incident s’ajoute à une série de rebondissements qui marquent cette affaire très médiatisée, où les tensions entre le pouvoir judiciaire et certains prévenus semblent au cœur des débats. À l’heure actuelle, l’issue de ce procès reste incertaine, mais cet épisode a sans aucun doute ajouté une nouvelle couche de complexité à un dossier déjà très suivi.
Miroir Guinée