Conakry, 27 mai 2025 – La tempête sociale qui menaçait la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) n’aura finalement pas eu lieu. À l’issue de plusieurs jours de négociations intenses, un accord a été conclu entre la direction générale de l’institution et la délégation syndicale des travailleurs, mettant fin à un bras de fer qui risquait de paralyser le cœur du système financier guinéen.
Ce compromis inattendu, signé par le gouverneur de la BCRG, Dr Karamo Kaba, et le représentant du personnel, Lanfina 2 Touré, intervient dans un contexte de tensions croissantes autour des conditions de travail, des perspectives de carrière et des primes du personnel. La médiation de Mory Condé, ministre de l’Urbanisme, épaulé par Abdoulaye Sow, secrétaire général de la FESABAG, a joué un rôle décisif dans la résolution du conflit.
Les quatre piliers de l’accord
Le protocole signé comprend plusieurs mesures phares qui répondent aux principales revendications des travailleurs :
1. Évacuation sanitaire encadrée : L’accès à cette prise en charge, souvent critiquée pour son opacité, sera désormais strictement régi par la note de service N°535/DGASJ/DRH/SMS/18.
2. Droit à la formation garanti : Tous les agents de la BCRG bénéficieront d’un accès équitable à la formation locale et internationale, conformément au Code du travail et à la charte interne de l’institution.
3. Déplafonnement des grades : Une commission ad hoc sera créée pour régulariser les carrières bloquées, une avancée majeure pour de nombreux agents en attente de promotion.
4. Alignement des primes sur le salaire brut : Ce point capital, assorti d’une rétroactivité au 1er janvier 2023, marque une victoire importante pour les syndicats.
Vers une trêve sociale durable ?
Une assemblée générale de la délégation syndicale est prévue ce mardi 27 mai, afin d’officialiser la suspension du mot d’ordre de grève. Si aucune surprise ne survient, la BCRG évitera ainsi une paralysie totale qui aurait eu des conséquences graves sur la stabilité économique du pays.
Ce dénouement est salué comme un exemple de bonne pratique en matière de gestion des conflits sociaux : le recours à des médiateurs neutres, un dialogue ouvert et des concessions de part et d’autre. Il démontre également que les tensions peuvent être surmontées lorsque la volonté politique et syndicale converge.
Reste à savoir si cet accord jettera les bases d’un climat social apaisé sur le long terme ou s’il ne s’agit que d’une trêve temporaire.
— Rédaction Miroirguinee.com