Un nouvel épisode de turbulence secoue l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Dans un communiqué rendu public ce samedi depuis Kankan, les secrétaires fédéraux de Kouroussa, Siguiri et Kankan I — respectivement Ibrahima Sow, Lancinet Tiguibéri Keita et Antoine Dôbô Guilavogui — ont vigoureusement contesté leur suspension prononcée par le Conseil Politique du parti à travers la décision N°031/UFDG/CAB/2025.
Les trois responsables fédéraux qualifient la décision de « nulle et de nul effet », arguant qu’elle viole les textes fondateurs de l’UFDG. Selon eux, aucune procédure disciplinaire régulière n’a été engagée à leur encontre, en totale contradiction avec les dispositions prévues par l’article 13 des statuts et l’article 51 du règlement intérieur du parti, qui imposent des principes de justification, d’équité et de validation par les instances habilitées.
Remise en cause de la légitimité de la direction actuelle
Le communiqué va plus loin en remettant en question la légitimité du vice-président Fodé Oussou Fofana, signataire de la décision controversée. Les signataires estiment qu’aucun intérim légal n’a été institué depuis le départ de Cellou Dalein Diallo, ancien président du parti. Ils invoquent l’article 14, alinéas 6 et 7, qui limite la durée d’un intérim présidentiel à six mois, une échéance aujourd’hui largement dépassée.
Le Conseil Politique accusé d’excès de pouvoir
Les responsables fédéraux rappellent que le Conseil Politique est un organe consultatif sans compétence statutaire en matière de sanctions disciplinaires ou de nominations. Ces prérogatives, rappellent-ils, relèvent exclusivement du Bureau Exécutif du parti. Ils appellent ainsi le Conseil à se conformer strictement à ses attributions.
Une fronde qui se structure
En guise de conclusion, Ibrahima Sow, Lancinet Tiguibéri Keita et Antoine Dôbô Guilavogui :
désavouent formellement la décision N°031/UFDG/CAB/2025 ;
réaffirment leur légitimité en tant que secrétaires fédéraux élus lors des congrès ;
expriment leur attachement à l’unité, à la discipline et aux principes démocratiques du parti ;
et menacent de porter l’affaire devant la justice pour faire valoir leurs droits.
Une crise de gouvernance latente
Ce bras de fer met en évidence les tensions persistantes qui minent actuellement l’UFDG. Entre désaccords sur la gouvernance, flou juridique sur la direction du parti et contestations internes de plus en plus ouvertes, l’un des principaux partis d’opposition traverse une période délicate, à un moment où l’unité et la cohérence sont plus que jamais nécessaires.
Miroir Guinée