Conakry, 1er juin 2025 – En visite d’amitié et de travail de 48 heures en République de Guinée, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a été interpellé ce dimanche par plusieurs organisations de la société civile sénégalaise et guinéenne sur une question jugée « délicate » : les disparitions forcées de figures civiles et politiques en Guinée.
Dans un communiqué conjoint publié ce 1er juin, les signataires rappellent que plusieurs responsables de la société civile guinéenne, notamment Oumar Sylla alias Foniké Mengué, Ibrahima Diallo dit Billo Bah et le journaliste Habib Marouane Camara, ont disparu depuis près d’un an dans des circonstances troubles. Le cas de Sadou Nimaga, ancien secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie sous le régime d’Alpha Condé, a également été évoqué.
Ces organisations dénoncent ce qu’elles qualifient d’« enlèvements » et exigent des autorités de la transition guinéenne des explications claires, ainsi que la libération immédiate et sans condition des personnes concernées. Elles invitent Ousmane Sonko, figure montante du panafricanisme et symbole d’espoir pour une frange importante de la jeunesse africaine, à user de son influence pour faire avancer cette cause.
> « Nous appelons le Premier ministre Sonko à faire usage de sa voix, de sa légitimité panafricaine et de l’immense espoir qu’il incarne auprès des jeunesses africaines, afin d’exiger des autorités guinéennes la libération immédiate de ces figures de la société civile », indique le communiqué.
Cette sortie intervient dans un contexte politique particulièrement tendu en Guinée, marqué par un durcissement du régime de transition face aux voix dissidentes et une restriction des libertés civiles, dénoncées à plusieurs reprises par des ONG internationales de défense des droits humains.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, dont le programme officiel en Guinée prévoit plusieurs rencontres bilatérales et une conférence publique sur la coopération régionale, ne s’est pas encore exprimé officiellement sur cette interpellation. Reste à savoir si cette pression venue de la société civile pèsera dans les échanges diplomatiques de son séjour à Conakry.
Barry 3, Miroir Guinée