Dans la localité de Mangoya, district de Comoya relevant de la CR de Damakania, préfecture de Kindia, une femme de 30 ans a été emmenée par des hommes armés et cagoulés dans des conditions qui suscitent interrogations et inquiétudes. Alors que la famille parle d’enlèvement, des sources proches de l’enquête évoquent une interpellation liée à une plainte. Un événement qui sème la peur et alimente les débats, constate miroirguinee.com à travers un reporter sur le terrain.
Kadiatou Diallo, résidente de Mangoya et mère de la victime, raconte avec émotion les circonstances de l’incident « C’était aujourd’hui, aux environs de la prière de l’aube, alors que je m’apprêtais à sortir. Arrivée à la porte, j’ai entendu des bruits. Soudain, en jetant un œil par les fenêtres, j’ai vu deux individus cagoulés et armés qui frappaient aux portes des annexes. Peu importe où je regardais, des hommes armés étaient partout. Paniquée, je suis rentrée dans la chambre de mon mari ’Elhadj Kandia, qui faisait des prières surérogatoires, pour lui signaler leur présence. Quand il est sorti, nous avons remarqué des hommes cagoulés, fusils à la main. L’un d’eux a dit : « C’est ici que nous sommes venus. Ouvrez, sinon nous enfonçons les portes !”
Malgré l’intrusion, El Hadj a tenté de discuter Il leur a demandé ce qu’ils voulaient. Ils ont répondu qu’ils étaient en mission. Après des échanges, Elhadj leur a proposé d’attendre qu’on termine la prière de l’aube. Ils ont refusé, affirmant qu’ils allaient prier eux aussi. C’est à ce moment qu’ils ont décrit notre fille, affirmant qu’elle était leur cible. En utilisant leur torche, ils l’ont repérée et ont confirmé que c’était elle qu’ils cherchaient. Ils ont exigé qu’on ouvre la porte, ce que nous avons fini par faire.
Ils l’ont emmenée de force, emportant même son téléphone. Ma fille, Aissatou Kindi Diallo, a 30 ans. Elle est marchande dans les marchés hebdomadaires et mère d’une petite fille. Ce que nous demandons, c’est qu’on respecte les procédures. Si une personne est accusée, qu’on dépose une plainte et qu’on procède à une interpellation légale. Ce type d’acte, nous ne l’avons jamais vécu ici. Nous sommes très inquiets et nous nous demandons où elle se trouve. » a déclaré la vieille Kadiatou Diallo désemparée.
Un citoyen de Mangoya, qui a préféré garder l’anonymat, a déploré cette situation qui inquiète la localité « Nous avons appris ce matin qu’une fille avait été enlevée dans notre quartier par des hommes armés venus en pick-up. Ils l’ont emmenée, mais personne ne connaît la raison de cet acte. Cela s’est passé chez notre voisin, Elhadj Kindia, aux environs de 5 heures du matin. Ces situations deviennent de plus en plus inquiétantes. En principe, si une personne est accusée, il faut informer les autorités locales. Nous demandons aux responsables d’agir avec plus de transparence et de tenir informées les populations» a fait savoir un citoyen sous l’anonymat.
Cependant, une source bien informée affirme que cet incident ne serait pas un enlèvement, mais une interpellation opérée par une unité de la gendarmerie, la BAC 24 de Kindia. Cette action serait liée à la publication d’une photo sur les réseaux sociaux, qui aurait motivé une plainte déposée par une personne morale.
Selon une autre source proche de l’enquête, la mise en cause, Aissatou Kindi Diallo, aurait nié les faits reprochés. Elle aurait même autorisé les enquêteurs à examiner son téléphone dans le cadre de son audition.
À l’heure où nous publions cet article, la jeune femme, marchande de profession, se trouve dans les locaux de la brigade de recherche de la gendarmerie pour être entendue.
Mangoya Camara pour miroirguinee.com.