Conakry, Guinée – Dans le cadre des réformes en cours pour la qualification du système éducatif guinéen, l’examen d’entrée en 7ème année – aussi appelé certificat de fin d’études élémentaires – pourrait bientôt être supprimé. Cette perspective, en discussion au sein du ministère de l’Éducation nationale, suscite des réactions contrastées dans les milieux pédagogiques et auprès de l’opinion publique.
Selon plusieurs observateurs, cette suppression viserait principalement à simplifier les cycles scolaires, à réduire les ruptures dans le parcours éducatif, et à renforcer l’équité dans l’accès au collège. Certains estiment que l’examen, dans sa forme actuelle, ne reflète pas fidèlement le niveau réel des élèves. Des études ont mis en évidence des lacunes importantes chez des élèves admis en 7ème année, notamment en lecture et en écriture.
« Il est temps de remettre en cause la pertinence de cet examen. Comment comprendre qu’un enfant ayant réussi l’entrée en 7ème année ait de sérieuses difficultés à lire ou à s’exprimer correctement en français ? », s’interroge une enseignante de plusieurs établissements privés de la capitale, connue sous le pseudonyme El Professor.
Pour elle, cette réforme pourrait marquer un tournant décisif dans la qualification du système éducatif guinéen, à condition qu’elle s’accompagne de mesures structurelles. Elle insiste notamment sur la nécessité d’évaluations rigoureuses et objectives dans les écoles, la valorisation du métier d’enseignant, et la création d’un environnement scolaire stimulant.
« Si les deux examens restants – le BEPC et le Baccalauréat – sont réellement utilisés comme filtres, alors on pourra espérer un système plus sélectif, plus rigoureux, mais aussi plus juste », estime-t-elle.
Par ailleurs, certains analystes évoquent aussi un gain économique potentiel pour l’État. En supprimant l’organisation logistique et administrative de cet examen national, des ressources importantes pourraient être réaffectées à d’autres priorités du secteur éducatif, notamment les infrastructures, les manuels scolaires ou la formation continue des enseignants.
Bien que la réforme ne soit pas encore actée, le débat est lancé. Il reste à savoir si le gouvernement saura mener cette transformation en concertation avec les acteurs du secteur et en assurant les garanties pédagogiques nécessaires pour que l’objectif de qualité ne soit pas sacrifié à celui de la simplification.