Cher frère,
Je ressens aujourd’hui le besoin profond de te témoigner toute ma fierté, ma reconnaissance et mon admiration. Ce que tu fais pour Labé, pour la Guinée et pour la culture africaine à travers le Festival des Arts et du Rire mérite un hommage appuyé.
Depuis bientôt une décennie, grâce à ta vision, ton abnégation et ton amour pour ton terroir, tu as fait de ce festival un véritable creuset artistique. Tous les grands noms de l’humour africain s’y sont déjà produits. C’est un espace qui a vu naître, grandir, et s’affirmer de jeunes talents guinéens, devenus depuis des figures majeures de la scène culturelle. Je pense ici à Saifond Baldé, qui s’y est produit alors qu’il était encore inconnu du grand public, et à bien d’autres slammeurs et humoristes qui, grâce à cette vitrine, sont aujourd’hui des artistes accomplis.
Ce festival n’est pas simplement un événement local. C’est une vitrine exceptionnelle pour la culture guinéenne. Il révèle des talents, crée du lien social, attire des visiteurs, et contribue à faire de Labé une capitale culturelle à l’image de ce que Marrakech est devenue pour l’humour francophone. Et pourtant, malgré tout cela, le soutien institutionnel reste en deçà de ce qu’il devrait être. Le gouvernement tarde à reconnaître la portée nationale et internationale de ce que tu as construit à la force du poignet.
Je regrette profondément de n’avoir pu, encore cette année, être des vôtres, ni physiquement ni financièrement. Non pas par manque de volonté, mais par manque de temps et de moyens. J’ai pourtant contacté plusieurs personnes ressources, y compris des autorités, dans l’espoir de t’apporter une surprise à la hauteur de ton mérite. Ce n’est pas encore fait, mais ce jour viendra, j’en suis convaincu.
Je te renouvelle mes encouragements et mon engagement à faire davantage lors des prochaines éditions. Labé te doit beaucoup. La Guinée aussi. Continue ton combat. L’histoire retiendra que tu as semé la grandeur là où beaucoup doutaient.
Avec respect, fierté et espoir,
Alpha Boubacar Bah