L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, reste ferme sur sa position face au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Le parti refuse toute forme d’accompagnement d’une transition qui, selon lui, vise à confisquer le pouvoir et confirme la tenue de son congrès national aux dates prévues, malgré les obstacles dressés par les autorités.
Un rejet catégorique de la transition dirigée par le CNRD
Dans une déclaration sans équivoque, Souleymane Souza Konaté, conseiller chargé de la communication du président de l’UFDG, a dénoncé les manœuvres du pouvoir visant à museler les formations politiques majeures du pays.
> « À l’UFDG, notre vocation, ce n’est pas d’accompagner le CNRD et son président de transition dans sa dynamique de confiscation du pouvoir. La vocation de l’UFDG, c’est conquérir et exercer le pouvoir politique dans notre pays », a-t-il affirmé.
Selon lui, les autorités de la transition cherchent à affaiblir les partis d’opposition influents au profit de formations politiques sans véritable assise nationale.
Un congrès maintenu malgré les pressions
Malgré la suspension récente de son congrès par la justice et la pression exercée par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), l’UFDG reste déterminée à tenir son congrès les 19 et 20 avril 2025.
> « En tout cas, au niveau de la direction nationale du parti, nous maintenons la date du 19 et 20 avril pour la tenue de notre congrès, espérant que les autorités vont essayer de mettre de l’ordre dans tout ce qui est fait actuellement. Parce que nous n’allons pas nous plier à des ordres manifestement illégaux », a insisté Konaté.
Ousmane Gaoual Diallo, un acteur clé des manœuvres contre l’UFDG ?
Par ailleurs, l’exclusion de l’actuel ministre Ousmane Gaoual Diallo de l’UFDG reste un point de friction majeur. Accusé de vouloir déstabiliser le parti depuis son entrée au gouvernement, il est soupçonné d’utiliser les moyens de l’État pour fragiliser la formation de Cellou Dalein Diallo.
« Les moyens de l’État sont mis à sa disposition pour déstabiliser notre formation politique, l’UFDG. Vous n’avez jamais entendu qu’un simple comité de base a pu démissionner pour rallier M. Ousmane Gaoual Diallo », a souligné Konaté sur RFI.
Selon lui, les soutiens actuels du ministre sont des bénéficiaires de faveurs gouvernementales et de nominations stratégiques.
« Tous ceux qui s’agitent aujourd’hui autour de lui, ce sont des gens qui ont bénéficié de quelques décrets de sa part. Il a même mobilisé récemment les dockers du port autonome et il s’est engagé à payer la caution du général Mamadi Doumbouya », a-t-il ajouté.
Un climat politique sous tension
Ces tensions viennent s’ajouter à un climat politique déjà marqué par des crispations entre l’opposition et les autorités de la transition. L’UFDG, principal parti d’opposition, refuse de céder aux pressions et s’apprête à défier les décisions gouvernementales en maintenant son congrès aux dates initialement prévues.
Alors que la transition guinéenne approche d’échéances décisives, l’affrontement entre le CNRD et les formations politiques d’opposition, notamment l’UFDG, pourrait accentuer les divisions et rendre plus incertain l’avenir du processus démocratique en Guinée.
Miroir Guinée