Conakry, 5 juillet 2025 – L’ancien ministre de la Communication et président du Front national pour le développement (FND), Alhousseiny Makanera, a vivement critiqué les récentes déclarations de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), à propos de l’exclusion présumée de sa candidature à la magistrature suprême du pays. Makanera dénonce ce qu’il qualifie d’instrumentalisation ethnique et remet en question la légitimité des chiffres avancés par son adversaire politique.
Retour sur les élections présidentielles passées
Dans ses propos, Makanera affirme avoir participé activement à plusieurs scrutins présidentiels. Il rappelle que Cellou Dalein Diallo, malgré son appartenance à l’ethnie peulh, n’a jamais voté pour un candidat peulh lors des précédentes échéances électorales.
« En 1993, il n’a pas voté pour Bah Mamadou. En 1998, quand Bah Mamadou et Siradio Diallo ont fait front commun, Cellou était directeur de campagne pour le PUP au Fouta. Alors, dès qu’on ne vote pas pour un candidat peulh, est-ce qu’on est contre les peulhs ? », s’interroge Makanera.
Élections locales de 2018 : Boké et Kindia au cœur des débats
Makanera est également revenu sur les élections communales de 2018. Il réfute les allégations de Cellou Dalein Diallo selon lesquelles l’UFDG aurait remporté la mairie de Boké.
« L’UFDG avait 11 conseillers, l’UFR 9. Cette dernière a fait une alliance avec le RPG. Comment alors l’UFDG pouvait-elle gagner la mairie ? », martèle-t-il. Il évoque un scénario similaire à Kindia où, selon lui, une entente entre le RPG Arc-en-ciel et Mohamed Sylla aurait permis de remporter la municipalité.
Appel à la vigilance des jeunes
Critique envers le discours de Cellou Dalein Diallo, qu’il juge manipulateur, Makanera invite les jeunes guinéens à prendre du recul face aux discours politiques.
« Ce que les politiques disent, souvent, ce n’est pas vrai. Et ce qu’ils vous demandent de faire, souvent, ils ne le font pas eux-mêmes », déclare-t-il.
Doumbouya, une « chance » selon Makanera
Encensant l’actuel président de la transition, Mamadi Doumbouya, le leader du FND estime que celui-ci incarne une rupture avec les clivages politiques et ethniques du passé.
« Il n’est pas marqué par le clivage politique ni ethnique. Il veut que les Guinéens se retrouvent en frères et amis», soutient-il, appelant à ne pas gaspiller cette « chance ».
Vote communautaire en 2010 : une réalité assumée
Selon Makanera, le scrutin présidentiel de 2010 s’est déroulé selon des logiques communautaires dans toutes les régions du pays, y compris en Haute Guinée, au Fouta, en Basse Côte et en Guinée forestière.
« En Haute Guinée, le RPG avoisinait les 100 % ; au Fouta, c’était pareil pour l’UFDG. Ce n’est donc pas une exclusion d’une communauté. Il ne faut pas induire la jeunesse en erreur », explique-t-il.
Remise en cause des chiffres de 2010
Contestant les 43 % de suffrages obtenus par Cellou Dalein Diallo au premier tour de la présidentielle de 2010, Makanera avance d’autres données.
« Il n’a eu que 772 492 voix sur 3 778 177 votants. Ce n’est pas 43 %. Il faut faire les calculs. L’élection, c’est une somme nulle. Si on m’enlève une voix, l’autre en gagne une. »
Appel à l’unité nationale
Pour Makanera, il est temps de dépasser les considérations ethniques dans la politique guinéenne.
« Je me suis toujours battu pour l’unité nationale. Il faut éviter le communautarisme. Peut-être que M. Diallo s’est trompé.
Miroir Guinée