CONAKRY – Interrogé par l’équipe de Grand Angle de la RTG, conduite par le journaliste David Yombouno, ce dimanche 16 juin 2025, Dr Sékou Koureissy Condé, président du parti ARENA, a livré une analyse approfondie de l’actualité guinéenne, abordant tour à tour la Mamaya 2025 à Kankan, la réforme électorale en cours, et les défis du dialogue national.
Dans un ton à la fois critique et constructif, l’ancien ministre a d’abord salué la Mamaya comme « une fête belle et pleine de leçons ». Selon lui, cette édition 2025 a permis à la nation de renouer avec une certaine forme de communion populaire. Il y voit « une manifestation d’effervescence nationale, un moment de retrouvailles après des années de division et de méfiance ».
Par ailleurs, face aux critiques concernant la succession de jours fériés accordés autour de la Mamaya, l’ancien médiateur a tenu à rappeler que « la culture de la joie doit s’accompagner de celle du travail ». À ses yeux, il est impératif de trouver un juste équilibre entre la valorisation des traditions et les exigences de productivité. Il se dit confiant que « l’État tirera les leçons de cette expérience afin que les prochaines fêtes soient populaires mais contenues. »
S’agissant de la réforme électorale, Dr Condé a tenu un discours sans ambages. Il a rappelé que la création des commissions électorales dites « indépendantes », telles que la CENI, est un modèle venu de l’extérieur, souvent imposé après des crises post-électorales : « C’est une invention imposée à l’Afrique, fondée sur la présomption d’incapacité des États africains à organiser des élections crédibles. Dans cette logique, il plaide depuis plusieurs années pour une réhabilitation de l’autorité publique dans le pilotage des élections. « Il faut responsabiliser le responsable, et ce responsable, c’est l’État », insiste-t-il.
De ce point de vue, la mise en place de la Direction Générale des Élections (DGE) représente, selon lui, un pas important vers une réforme efficace. Il estime que cette structure permettra à l’administration publique de jouer pleinement son rôle, tout en travaillant en bonne intelligence avec les acteurs politiques. « Que le processus électoral soit géré par l’État, accompagné des acteurs politiques, c’est indispensable. Mais la responsabilité centrale revient à l’État. »
Concernant le Dialogue politique, le Docteur Sékou Koureissy CONDÉ, coordinateur du Forum du Dialogue Citoyen, reconnaît que de nombreux efforts ont été fournis. Néanmoins, il reste beaucoup à accomplir et nous pourrons le faire ensemble, dit-il.
Enfin, abordant la situation politique dans son ensemble, Dr Kouréissy Condé a appelé à un sursaut collectif. Pour lui, le pays souffre d’une crise de confiance entre les institutions et les citoyens, alimentée par « la pauvreté, la corruption des valeurs et la méfiance généralisée ». Il en appelle à une nouvelle dynamique républicaine, axée sur la rigueur, l’éthique et la responsabilité. « J’ai confiance en la Guinée. Il faut que l’on tente autre chose, avec plus de rigueur, plus de responsabilité collective », conclut-il.
Barry 3 pour Miroirguinee.com