Le corps sans vie d’un homme a été découvert tôt dans la matinée de ce jeudi 19 juin 2025, sur le littoral de Matam Lido, dans la capitale guinéenne. Il s’agit d’Alia Keita, un homme d’une quarantaine d’années, célibataire et sans enfant, résidant au quartier Touguiwondy, selon les informations données par un membre de sa famille, Facinet Keita.
La victime gisait dans un environnement insalubre, non loin d’un lieu connu pour être fréquenté par des consommateurs de drogues dures. Le corps présentait des blessures visibles au visage, d’après les premières constatations faites sur place par les agents de la police technique et scientifique, les forces du commissariat central de Matam et les autorités locales.
Le colonel Mohamed N’Diaye, responsable de la police, pointe du doigt la drogue Kush comme étant à l’origine probable de ce décès. Selon lui, une pratique sordide se répand parmi les usagers de cette drogue : « Ces gens-là, quand quelqu’un meurt, ils déplacent le corps loin de leur repaire pour ne pas attirer l’attention. Le corps d’Alia Keita a été traîné jusqu’ici, les traces sont visibles. »
Ce drame relance le débat sur la sécurité dans ce quartier côtier de Conakry, de plus en plus gangrené par les trafics et les violences liés aux stupéfiants. Ousmane Camara, chef du quartier Matam Lido, ne cache plus son désarroi :
« On est désenchanté. Cette situation dépasse les limites. On n’arrive plus à contenir ce phénomène. J’appelle les autorités sécuritaires à nous venir en aide. Ici, on est confronté à un cartel de drogue. Une association criminelle que nous, simples civils, ne pouvons pas affronter seuls. »
Il dénonce le manque d’accompagnement des autorités malgré les nombreux signalements faits par les responsables locaux :
« Nous avons assez parlé. Désormais, il faut que la sécurité soit renforcée. Il est temps d’ériger un poste avancé ici, car ce littoral est devenu un cimetière clandestin. »
Le chef de quartier lance un appel pressant au gouvernement pour des actions concrètes face à une situation qu’il qualifie de « hors de contrôle ». Il tire également la sonnette d’alarme sur une autre pratique inquiétante : « Parfois, des enfants transportent les corps vers les îles ou dans la mangrove. C’est une réalité terrifiante. »
Alors que le corps d’Alia Keita a été transporté pour autopsie, les habitants de Matam Lido espèrent que ce nouveau drame réveillera enfin les consciences et poussera les autorités à passer à l’action, avant que la drogue ne détruise davantage la jeunesse guinéenne.
Miroir Guinée