Coyah, 19 mai 2025 – Le procès du guérisseur traditionnel Ibrahima Diawara, accusé du meurtre de Mamadou Saidou Bah, un élève de 15 ans, s’est poursuivi ce lundi devant le tribunal de première instance de Coyah. Devant le président Mohamed Kaba, l’accusé a une nouvelle fois reconnu les faits tout en affirmant qu’il était possédé par le diable au moment des faits.
Interrogé par Me Aboubacar Camara, avocat de la défense, sur son état d’esprit au moment du drame, Ibrahima Diawara a déclaré : « Lorsque je commettais cet acte, je n’étais pas moi-même. Quand j’ai fini, j’ai pris la fuite. J’avais voulu me réfugier dans une famille, mais je me suis dit que je ne les connaissais pas, ça pourrait mettre ma vie en danger. »
Accablé, le prévenu a imploré la clémence du tribunal : « Je demande à Dieu de me pardonner. L’enfant est décédé de façon involontaire. Ce que j’ai fait peut arriver à toute personne. C’est la première fois que j’ôte la vie d’un être humain. Je demande pardon à Dieu, au tribunal et surtout à la famille de la victime. »
Selon les éléments du dossier, les faits se sont déroulés le 24 décembre 2024 à Wonkifong, dans la préfecture de Coyah. Le jeune Mamadou Saidou Bah, élève en classe de 6e année, a été retrouvé égorgé. Ibrahima Diawara, interpellé peu après, a reconnu avoir commis le crime.
À la barre, il a évoqué une dispute avec l’enfant : « Il avait insulté ma mère. À ce moment-là, je n’étais plus moi-même. J’étais possédé par Satan, un être créé par Dieu pour tromper les vivants, même ceux sur le droit chemin. »
Interpellé par le procureur Mohamed Aly Condé sur ses motivations, le prévenu a répété ne pas avoir prémédité son geste. Il s’en est remis à la volonté divine : « Tout ce qui arrive à l’homme, c’est parce que Dieu l’a voulu. Ce que j’ai fait, c’était écrit. Ça se trouve dans plusieurs sourates du Coran, même dans la sourate Ibrahim. »
Face à la douleur des proches de la victime, il s’est engagé à faire œuvre de rédemption : « Si le tribunal m’accorde son pardon, je serai le premier dans mon quartier à dissuader les jeunes de commettre des crimes. »
Le tribunal a renvoyé l’affaire au 2 juin 2025 pour la suite des débats.
Barry 3, Miroirguinee.com