La cour d’appel de Conakry a poursuivi, jeudi dernier, l’examen du dossier de Mamadou Aliou Diallo, accusé dans une affaire de braquage survenue en juillet 2022 à Mambia, dans la préfecture de Kindia. Cette audience a été marquée par les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense, dans un débat tendu où les positions sont restées radicalement opposées.
Un rappel des faits
L’affaire remonte à juillet 2022, lorsque des assaillants armés ont attaqué un pick-up transportant de l’or et de l’argent. Selon l’enquête, le braquage a permis aux malfaiteurs d’emporter 29 kilogrammes d’or ainsi qu’une importante somme d’argent en dollars et en francs guinéens.
Suite aux investigations, Mamadou Aliou Diallo, alias Badra, et Aboubacar N’Diaye ont été interpellés, tandis que trois autres suspects, Ibrahima Diallo, Alpha Oumar Diallo et Mamadou Cellou Bah, demeurent introuvables. Lors du procès en première instance à Kindia, Aboubacar N’Diaye a été acquitté, tandis que Mamadou Aliou Diallo a été reconnu coupable et condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Les trois fugitifs ont écopé de 20 ans de prison avec un mandat d’arrêt à leur encontre.
Un appel pour contester la condamnation
Estimant avoir été condamné sur la base d’accusations non fondées, Mamadou Aliou Diallo a interjeté appel. Lors de l’audience devant la cour d’appel de Conakry, il a plaidé non coupable, rejetant toute implication dans cette affaire. « Je n’ai rien fait. Je ne connais rien de ce braquage. J’étais en Mauritanie, où je travaillais dans une usine de transformation de poisson en poudre. Je suis rentré en Guinée avec mes économies et j’achetais des véhicules pour les revendre en Sierra Leone. On m’a interpellé sans preuve alors que j’étais assis près d’un bar à Conakry », a-t-il déclaré à la barre.
Le parquet requiert la confirmation de la peine
De son côté, l’avocat général a requis le maintien de la condamnation prononcée en première instance. Selon lui, l’affaire concerne « des braqueurs qui ont attaqué un véhicule à Mambia et dérobé une importante quantité d’or ». Il a insisté sur la gravité des faits et le danger que représentent de tels actes pour la société. « Ces individus ne veulent pas travailler et cherchent à s’enrichir illégalement. Je demande à la cour de confirmer en toutes ses dispositions la peine de 10 ans de réclusion criminelle », a-t-il martelé.
Une défense qui dénonce un manque de preuves
L’avocat de la défense, Me Ousmane Mansaré, a quant à lui contesté la validité des charges retenues contre son client, soulignant l’absence de preuves tangibles. « La décision du tribunal de Kindia a été rendue en violation de l’article 497 du code de procédure pénale. Aucune preuve plausible ne permet d’établir la culpabilité de Mamadou Aliou Diallo. Le ministère public n’a pas pu démontrer son implication dans ce braquage. Il y a un doute dans cette affaire et le doute profite à l’accusé », a plaidé l’avocat, demandant l’acquittement de son client.
Verdict attendu le 17 avril
Après avoir écouté les parties, la cour a mis l’affaire en délibéré. La décision finale sera rendue le 17 avril 2025. D’ici là, l’accusé reste sous le coup de sa condamnation initiale, dans l’attente d’une possible révision de son sort par la juridiction supérieure.
Miroir Guinée