Mali, 10 avril 2025 – Une vive tension religieuse secoue la commune urbaine de Mali, dans la région de Labé. Quatre imams issus des localités de Koumba, Sopaari, Dheppal et Larewel ont été interpellés mercredi 9 avril 2025 pour avoir dirigé la prière marquant la fin du Ramadan un jour après la date officielle fixée par les autorités religieuses du pays.
Parmi les personnes arrêtées figurent Thierno Mamadou Dian Touré (Koumba), Elhadj Saïkou (Sopaari), Thierno Rahim (Dheppal) et Thierno Abdoulaye (Larewel). Si trois d’entre eux ont déjà passé leur première nuit en détention à la prison civile de Mali, le quatrième, Thierno Abdoulaye, a été exempté d’incarcération en raison de son état de santé. Il se remet actuellement d’une opération chirurgicale.
Selon des sources judiciaires, les poursuites engagées à leur encontre concernent des faits présumés de « rébellion » et de « participation délictueuse à un attroupement ». Le dossier a été transmis à la justice de paix de Mali dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, laissant présager un jugement rapide.
Un différend religieux à l’origine des tensions
Le différend porte sur la date de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne musulman. Alors que les autorités religieuses guinéennes ont officiellement fixé la fête au dimanche 30 mars, les quatre imams ont dirigé la prière le lendemain, invoquant l’absence d’apparition de la lune dans la région.
« C’est une tradition bien connue : on attend de voir la lune pour célébrer la fin du Ramadan. Mais cette année, à Mali, personne ne l’a vue. C’est pourquoi les imams ont maintenu le jeûne un jour de plus », explique un témoin ayant assisté à leur conduite en prison.
Appel au dialogue et à la médiation
Du côté des familles des imams, l’inquiétude est grande. L’épouse de l’un d’eux, contactée par Africaguinee.com, appelle à l’apaisement et plaide pour un règlement à l’amiable. « Ce sont des religieux, pas des criminels. La religion doit être gérée par les religieux et non par la prison. Nous espérons une médiation impliquant les sages de Mali », confie-t-elle.
Des voix s’élèvent ainsi pour appeler les autorités locales à privilégier la médiation communautaire afin d’éviter que ce genre de tensions religieuses ne compromette la cohésion sociale dans la commune.
Miroir Guinée