Chaque année, comme à l’accoutumée, le gouvernement propose un budget en dépenses (fonctionnement et investissement) et recettes, qui fera l’objet d’une étude minutieuse au niveau de l’organe législatif.À rappeler que nous sommes en transition depuis pratiquement 3 ans sans que les objectifs pour le retour à l’ordre constitutionnel ne soient une priorité des autorités de la transition.L’année dernière, après la présentation de la loi de finances initiale 2024 devant les conseillers nationaux de transition, mon institution avais signalé qu’un élément fondamental manquait comme priorité, c’était le budget alloué aux différentes élections prévues en 2024, conformément aux engagements des autorités devant le peuple de Guinée, à l’accord dynamique avec la CEDEAO (31 Décembre 2024), au chronogramme de la transition et aux 35 résolutions du cadre de dialogue inclusif inter guinéen.Le ministre du Budget , M. Facinet Sylla, lors de son passage devant le Conseil National de la transition CNT à décliné les axes prioritaires du gouvernement pour 2025 dont:1-Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH4);2- les Schémas Régionaux d’Aménagement et de Développement (SRAD;3- l’élaboration du Programme Simandou 2040, qui vise selon lui, à réussir la transformation structurelle de notre économie.Dans les prévisions également, les agrégats budgétaires pour 2025 se présentent en Recettes totales de 34 473,4 Milliards GNF, en Recettes propres: 33 037,6 Milliards GNF.Le Premier Ministre, M. Bah Oury ainsi que le Président du CNT, conscients du glissement du chronogramme de la transition, avaient néanmoins annoncé que le référendum constitutionnel pourrait se tenir en 2024, un autre engagement non tenu.Pour une fois, le gouvernement guinéen devrait montrer sa bonne foi en priorisant dans la loi de finances initiale, l’organisation de toutes les échéances électorales en 2025 (référendum constitutionnel, les élections communales et communautaires, les élections législatives, les élections présidentielles pour terminer avec la mise en place des institutions républicaines issues de la nouvelle constitution). Le manque à gagner pourrait inciter la communauté internationale notamment les partenaires techniques et financiers à mobiliser les ressources nécessaires pour que la Guinée sorte de cette transition, qui n’a que trop duré. L’inscription des opérations électorales comme priorités en 2025 pourrait calmer les tensions au niveau des acteurs socio politiques viscéralement opposés au glissement du chronogramme de la transition et toute éventuelle candidature du Général Mamady DOUMBOUYA.Les conséquences de la non prise en compte des élections comme priorité absolue de la LFI 2025 seront très désastreuses pour la stabilité politique de notre pays et ça risque de provoquer des crises institutionnelles. Le CNRD et le gouvernement seront tenus pour seuls responsables des conséquences qui en découleront.Ayons le courage de tirer la sonnette d’alarme et de dire la vérité en tout lieu et en toute circonstance, le CNRD n’a aucune volonté pour le retour à l’ordre constitutionnel. La transition est en train de prendre une tournure inquiétante et les institutions risquent de perdre leur crédibilité et légitimité d’ici le 31 Decembre 2024. J’espère que d’ici la clôture des débats, le tir sera rectifié.
Alpha BAYO, acteur de la société civile, défenseur des Droits de l’Homme.
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