Dubréka, le 16 mai 2025 – À Kagbelen, quartier périphérique de la préfecture de Dubréka, plusieurs familles vivent dans la détresse depuis une opération de déguerpissement survenue ce vendredi matin. En toile de fond : un litige foncier vieux de plusieurs années, opposant les occupants actuels à des individus se réclamant propriétaires légitimes.
Selon des témoins sur place, l’opération a été conduite par des agents de la police nationale, accompagnés d’un huissier de justice identifié sous le nom de « Kissié ». Ces derniers auraient agi en exécution d’un document sommant les résidents de libérer les lieux, document dont l’authenticité est vivement contestée par les familles concernées.
Un déguerpissement brutal et sans jugement ?
Robert Ifono, l’un des habitants expulsés, s’indigne de la manière dont l’opération a été menée :
« Les terrains ne sont pas des domaines de l’État mais appartiennent à un particulier. Un jour, des gens sont venus prétendant être les véritables propriétaires, accompagnés d’un représentant de la justice. Ils ont déposé une lettre nous demandant de partir. Nous avons alerté les autorités locales, mais ce matin, c’est la police qui est venue nous déguerpir. Ils ont même emporté nos effets personnels. »
Les familles affirment n’avoir reçu ni notification officielle ni décision judiciaire justifiant cette évacuation. Selon des sources locales, le terrain en question ferait l’objet d’un conflit foncier non résolu, impliquant des descendants d’un ancien propriétaire foncier et les actuels résidents, installés depuis plusieurs années.
Un appel à l’intervention des autorités
Face à ce qu’elles qualifient d’« injustice », les victimes demandent l’ouverture d’une enquête indépendante afin d’élucider les circonstances de ce déguerpissement, vérifier la légalité des documents utilisés, et éviter toute escalade de tension dans cette zone déjà sensible.
À Kagbelen, l’inquiétude grandit. Plusieurs habitants, eux aussi installés sur des parcelles contestées, redoutent de subir le même sort. Ce nouvel épisode met en lumière l’urgence de renforcer la régulation foncière en Guinée, notamment en zone périurbaine, où l’urbanisation rapide s’accompagne d’un flou juridique souvent source de conflits.
Miroir Guinée