C’est un décès qui provoque une vive indignation parmi plusieurs familles de patients de l’hôpital régional de Kindia. Souleymane Traoré, connu sous le nom de Capi, un jeune homme, est décédé ce lundi matin , 25 novembre 2024. Ses proches pointent du doigt le service de Médecine Générale, qu’ils accusent d’être à l’origine de ce drame, rapporte miroirguinee.com.
Aux environs de 6 heures du matin, une mère inconsolable, accompagnée de quelques proches, se trouvait à l’entrée du service de Médecine Générale. Selon leurs témoignages, Souleymane Traoré aurait perdu la vie dans une toilette située loin de son lit de malade. L’un des membres de la famille, s’exprimant sous anonymat, a dénoncé « Il se sentait bien durant la nuit. Après la prière du matin, il a ressenti le besoin d’aller aux toilettes. Malheureusement, celles situées au service de Médecine Générale étaient fermées et réservées uniquement au personnel. Il a donc dû se rendre jusqu’en bas, après la mosquée, pour se soulager. C’est là qu’un vieil homme l’a trouvé sans vie dans la toilette. Certes, c’est là que Dieu a décidé de le rappeler, mais les médecins sont responsables. Comment peut-on refuser l’accès aux toilettes à des patients qui en ont besoin ? C’est tout simplement décevant» martèle un parent de la victime , sous le choc.
Un autre témoin, visiblement furieux, a réagi vivement en suggérant une action directe contre cette situation « Ce qui se passe ici est inadmissible ! Ces toilettes existent, mais les patients n’y ont pas accès. Alors, à quoi servent-elles ? Défonçons les portes pour que les autorités prennent leurs responsabilités ! » a-t-il déclaré
De son côté, une dame assise aux côtés de la mère du défunt a partagé une expérience similaire, tout en déplorant le comportement des médecins « Ce qu’ils font ici est scandaleux. Mon enfant, gravement malade, avait un besoin urgent d’aller aux toilettes. J’ai demandé la clé à maintes reprises, mais en vain. J’ai dû descendre jusqu’en bas à plusieurs reprises pour qu’il puisse se soulager. C’est une situation grave et inacceptable », a-t-elle expliqué, visiblement émue.
Le vieil homme qui a découvert le corps du jeune Souleymane Traoré dans les toilettes a, quant à lui, exprimé son mécontentement en interpellant directement le responsable de la Médecine Générale « Ici, les toilettes ne sont pas accessibles. Samedi dernier, j’ai demandé la clé sans succès. Cela ne peut plus durer ! », a-t-il lancé avec colère.
Face à ces accusations, le responsable de la cellule de communication de l’hôpital régional de Kindia, Dr Moussa Camara, a apporté a rejeté les accusations portées à l’encontre de l’hôpital « C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de ce jeune étudiant diplômé, alité au service de Médecine Générale. Cependant, il est totalement faux de dire que ce drame est lié à un manque de toilettes. L’hôpital dispose de plus de 27 toilettes. Pour une meilleure organisation, les toilettes des usagers sont accessibles avec une clé accrochée à l’entrée de la salle de réception. Nous avons informé tous les accompagnants que cette clé est disponible pour quiconque en a besoin. Si nous fermons certaines toilettes, c’est pour éviter des utilisations anarchiques. Cependant, tout est fait pour répondre aux besoins des patients et de leurs accompagnants », a-t-il affirmé.
De Kindia, Mangoya Camara pour miroirguinee.com.