Conakry, le 09 avril 2025 – Lors d’une conférence de presse animée ce mercredi au porte-parolat du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo a réaffirmé la volonté des autorités de bâtir une République moderne, fondée sur la transparence, l’efficacité et l’interconnexion des services administratifs. Il a mis en lumière les insuffisances du système actuel d’identification et a présenté les grandes lignes d’un projet ambitieux de centralisation des données civiles et biométriques.
« C’est très important qu’on se comprenne bien : nous sommes dans une République », a martelé le porte-parole, rappelant ainsi la nécessité d’un État structuré, fondé sur le droit et l’organisation. Il a critiqué le morcellement actuel des bases de données, qui empêche toute cohérence entre les différents services publics.
Aujourd’hui, pour obtenir un document administratif – qu’il s’agisse d’un passeport, d’un permis de conduire ou d’une carte d’identité – les citoyens doivent s’adresser à des institutions distinctes, sans qu’il n’existe de lien entre les informations collectées. « Vous avez une carte d’identité à la mairie, un permis au ministère des Transports, un passeport à la police, et pourtant, aucune interconnexion entre ces services », a déploré Ousmane Gaoual Diallo.
Le projet du gouvernement repose sur l’attribution d’un identifiant unique adossé aux données biométriques du citoyen. Ce numéro permettra de centraliser et de faire communiquer les informations entre les différents ministères et services publics : sécurité, fiscalité, transport, assurance, sécurité sociale, etc.
« L’objectif est de simplifier les démarches administratives, d’éviter les doublons, et de garantir que c’est bien la même personne qui interagit avec l’administration, quel que soit le service concerné », a-t-il expliqué.
Tout en insistant sur les avantages sécuritaires de ce système, le porte-parole du gouvernement a aussi mis en garde contre ses risques potentiels. « C’est sécurisé, mais c’est dangereux. Si quelqu’un accède à vos données biométriques et les détourne, il devient difficile de prouver que ce n’est pas vous. »
Pour éviter ces dérives, des mécanismes de sécurité renforcés seront mis en place, combinant plusieurs facteurs d’authentification biométrique, comme les empreintes digitales et la reconnaissance de l’iris.
Ce projet, s’il est bien exécuté, devrait représenter une avancée majeure dans la modernisation de l’administration publique guinéenne, tout en renforçant la confiance des citoyens dans les institutions.
Barry 3 pour miroirguinee.com