Le procès de Mamadou Barry et sa mère, Kadiatou Barry, poursuivis pour « non-assistance à personne en danger » et « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort », s’est ouvert ce mardi 18 mars 2025 devant le tribunal criminel de Mafanco. Ces infractions, prévues et punies par les articles 298 et 243 du Code pénal, font suite à des faits survenus en juin 2024 dans le quartier Entag Wassa-Wassa.
Un différend familial qui tourne au drame
Mamadou Barry est accusé d’avoir infligé des coups et blessures ayant causé la mort de Djibril Barry, son neveu. Selon les premiers éléments du dossier, le différend aurait éclaté après que la victime, un adolescent, ait été soupçonné d’avoir volé un ordinateur.
À la barre, Kadiatou Barry, mère de l’accusé, comparaissant libre, a été entendue sur les faits de « non-assistance à personne en danger » ou « abstention délictueuse ». Âgée de 54 ans, elle a nié toute implication directe dans la mort de Djibril Barry.
La version de Kadiatou Barry
Lors de son audition, Kadiatou Barry a affirmé qu’elle n’était pas présente lorsque Djibril Barry aurait été frappé par son oncle.
> « Je n’ai rien à dire par rapport à quelque chose que je ne connais pas. Je ne peux pas dire comment Djibril Barry est mort parce que je n’étais pas sur les lieux. Ce jour-là, je suis sortie très tôt le matin pour aller faire des achats au marché d’Entag. C’est après la prière de 16 heures que je suis rentrée », a-t-elle déclaré à la barre.
Elle affirme avoir trouvé Djibril Barry assis sur les escaliers, en pleurs et visiblement blessé. Selon elle, l’adolescent lui aurait confié que son oncle l’avait frappé, tout en se plaignant de douleurs sur l’ensemble du corps. Elle lui aurait alors administré du paracétamol avant de demander des explications à son fils.
> « J’ai demandé à mon fils pourquoi il avait frappé l’enfant. J’ai pris un bâton et je l’ai frappé », a-t-elle reconnu devant le tribunal.
Elle a également affirmé que Djibril Barry continuait de se laisser tomber sur des pierres et que sa propre mère, Néné Gallé, était présente sans toutefois exiger son évacuation vers un centre de santé.
Un malaise suspend l’audience
Interrogée par le ministère public, Kadiatou Barry a déclaré que son fils avait finalement conduit Djibril Barry à l’hôpital. Toutefois, le tribunal devra encore déterminer si cette prise en charge est intervenue à temps et dans quelles circonstances exactes l’adolescent a succombé à ses blessures.
À la fin de sa déposition, la mère de l’accusé a été prise d’un malaise, contraignant le juge à suspendre l’audience. Après concertation avec les différentes parties, le tribunal a renvoyé l’affaire au 25 mars 2025 pour la suite de la procédure, notamment la comparution de Mamadou Barry, principal mis en cause.
L’affaire continue de susciter de vives réactions, mettant en lumière les violences intrafamiliales et la responsabilité des proches face aux actes de maltraitance.
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