Depuis l’indépendance, notre pays a connu une succession de dirigeants, de cadres et de responsables politiques qui, pour la plupart, ont excellé dans l’art oratoire. Des discours enflammés, des promesses séduisantes, des formules bien tournées, tout y est passé. Mais, au fond, qu’avons-nous récolté ? Des illusions. Trop souvent, ceux qui maîtrisaient le verbe ont trahi l’espérance du peuple, menti au nom du patriotisme, et détourné les ressources censées bâtir notre avenir collectif.
Le monde ne se juge pas à la beauté du discours, mais à la qualité de la gestion. Ce sont les hommes à l’œuvre, non les hommes à la parole, qui changent les nations. À cet égard, il est temps de comprendre qu’en matière de gouvernance, le procès d’éloquence ne mène nulle part. Ce qu’il faut, c’est de la rigueur, du courage, et une vision traduite en actes concrets.
Aux dirigeants d’aujourd’hui, une simple astuce : soyez élèves, même les plus humbles, des spécialistes de communication, si vous avez un agenda de communication publique. Non pour plaire, mais pour apprendre à parler vrai, à dire peu et faire beaucoup. La parole doit accompagner l’action, pas la masquer.
Le projet Simandou en est une parfaite illustration. Ce gisement de fer, considéré comme l’un des plus riches au monde, piloté par le Ministre Chef de Cabinet à la présidence Djiba Diakité, a été pendant des décennies un rêve inaccessible. Des régimes successifs s’y sont essayés sans succès. Si aujourd’hui, sous un régime militaire, ce projet prend enfin corps, alors sachons reconnaître l’effort et frottons-nous les mains. Peu importe l’uniforme ou la rhétorique : ce qui compte, c’est le résultat.
Encore une fois, la meilleure attention des Guinéens ne doit pas se fixer sur les discours bien construits mais sans impact. L’essentiel, c’est la gestion efficace, la transparence et la volonté de transformer nos ressources en richesse collective.
De 1958 à nos jours, combien de beaux discours ont réellement abouti ? Très peu. Il est donc temps d’apprendre à juger nos dirigeants non pas à leurs mots, mais à leurs actes.
Barry 3, journaliste de miroirguinee.com














