Le prix de l’avocat connaît une hausse vertigineuse sur le marché de Conakry, au grand désarroi des consommateurs. Ce fruit très prisé des Guinéens est devenu presque un luxe pour le citoyen. Ce vendredi 10 octobre 2025, un des reporters de votre quotidien électronique miroirguinee.com s’est rendu au marché de Koloma, un des principaux points d’approvisionnement des fruits en provenance de l’intérieur du pays, pour comprendre les causes de cette cherté.
Sur les étals, les prix ont de quoi surprendre : un avocat se vend désormais à 10 000 francs guinéens, tandis que deux avocats coûtent 15 000 FG. Une situation que déplore Fatoumata Binta, vendeuse de fruits à Koloma.
« On achète la marchandise très chère, c’est pourquoi nous revendons un peu plus cher pour avoir un bénéfice. Nous revendons un avocat à 10 000 FG et deux à 15 000 FG », explique-t-elle.
La commerçante souligne également un autre facteur aggravant : la dégradation des routes reliant les zones de production à Conakry. « Les routes sont dans un mauvais état, cela nous cause beaucoup de tort. Nos camions peuvent mettre trois jours pour arriver, et beaucoup de fruits pourrissent avant d’atteindre la capitale », déplore-t-elle.

Même constat chez Aïssatou Dalanda Diallo, une autre vendeuse rencontrée sur place, qui regrette l’absence de chambres froides pour conserver les fruits. « Nous manquons de lieux pour conserver les fruits comme les bananes, oranges ou avocats. Ici, les fruits sont saisonniers, donc rares à certaines périodes, ce qui fait grimper les prix. Nous demandons aux autorités de nous aider à obtenir des chambres froides pour éviter les pertes », plaide-t-elle.
Face à cette flambée, les consommateurs expriment aussi leur mécontentement. Yousouf Keita, client régulier, estime que la situation devient insoutenable.
« Les fruits sont excessivement chers, comme s’ils venaient de l’étranger. Pour 12 bananes, il faut payer 60 000 FG, trois oranges coûtent 10 000 FG et deux avocats 15 000 FG. Le citoyen moyen n’a plus les moyens d’en acheter. Les autorités doivent encadrer les prix, car chacun fixe les siens », a-t-il dénoncé.
Les vendeuses du marché de Koloma lancent un appel pressant aux autorités pour trouver une solution durable à cette situation. Elles demandent notamment l’amélioration des routes, la mise en place de chambres froides et une régulation du marché. Sans cela, préviennent-elles, les fruits risquent de disparaître des tables des ménages les plus modestes.
Mamadou Lamarana Barry, miroirguinee.com














