En Tanzanie, les élections présidentielle et législatives organisées ce mercredi ont été marquées par une faible affluence dans plusieurs bureaux de vote. Cette situation a suscité des inquiétudes au sein du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), qui dirige le pays sans interruption depuis l’indépendance. Des responsables locaux du parti ont indiqué qu’ils allaient intensifier les opérations de mobilisation dans les quartiers pour encourager les électeurs à se rendre aux urnes.
La présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, 65 ans, candidate à sa propre succession, avait assuré en septembre que le scrutin se déroulerait sans menace sécuritaire. Toutefois, des appels à manifester diffusés sur les réseaux sociaux ont entraîné un important déploiement des forces de sécurité, notamment autour de Dar es-Salaam, la capitale économique. Des chars ont été positionnés dans certains points stratégiques.
Malgré ces garanties, de nombreux habitants ont exprimé leur crainte d’éventuelles violences. Saada, vendeuse de nourriture âgée de 40 ans, a expliqué qu’elle avait préféré rester chez elle : « Je n’avais même pas prévu d’aller voter pour des raisons de sécurité. Je tiens à ma vie et à celle de ma famille », a-t-elle confié.
Dans la journée, des tensions ont éclaté dans une avenue menant au port de Dar es-Salaam. Un commissariat y a été incendié par un groupe de jeunes manifestants qui scandaient « Rendez-nous notre pays ». La police, dépassée, a dû se replier.
Ces élections se tiennent dans un contexte politique fermé : les deux principaux opposants de la cheffe de l’État ont été disqualifiés ou emprisonnés, laissant peu de place à la compétition. Arrivée au pouvoir en 2021 après le décès du président John Magufuli, Samia Suluhu Hassan avait d’abord été saluée pour avoir allégé certaines restrictions. Elle est désormais critiquée par une partie de la population et de la société civile pour une gouvernance jugée de plus en plus répressive.
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